Le tremelimumab, un anticorps monoclonal anti-CTLA4,
a en premier lieu montré une bonne activité lorsqu’administré seul chez des patients
atteints de mésothéliome, mais il n’a pas amélioré la survie globale des
patients réfractaires à une chimiothérapie de première ou de deuxième intention
en comparaison du placebo dans l’étude
DETERMINE. Notre but était d’investiguer l’efficacité et l’innocuité du
tremelimumab administré en première ou deuxième intention combiné au
durvalumab, un anticorps monoclonal anti-PD-L1, chez des patients atteints de
mésothéliome malin.
Dans cette étude ouverte de phase 2 non randomisée,
des patients atteints de mésothéliome pleural ou péritonéal non résécable ont reçu
du tremelimumab par voie intraveineuse (1mg/kg de poids corporel) et durvalumab
(20 mg/kg de poids corporel) toutes les 4 semaines sur 4 cycles, suivi par l’administration
de durvalumab par voie intraveineuse au même dosage et selon le même
calendrier, sur 9 cycles. Le critère principal était la proportion de patients
présentant une réponse objective liée à l’immunité selon les critères de
réponse liée à l’immunité modifiée selon les critères RECIST (Critères d’Evaluation
de la Réponse dans les Tumeurs Solides) – RECIST ; pour le mésothéliome
pleural – ou RECIST liés à l’immunité version 1.1; pour le mésothéliome péritonéal.
L’analyse primaire a été effectuée par intention de traiter, alors que l’analyse
d’innocuité incluait les patients qui avaient reçu au moins une dose du
médicament à l’étude. (…). Cet essai est toujours en cours ; le recrutement
de patients en est toutefois terminé.
Du 30 octobre 2015 au 12 octobre 2016, 40 patients atteints
de mésothéliome ont été recrutés et ont reçu au moins une dose chacun de tremelimumab
et de durvalumab. Les patients ont été suivis sur une durée médiane de 19.2
mois (Intervalle Interquartile [IQR] 13.8-20.5). 11 (28%) patients sur 40 ont
présenté une réponse liée à objective liée à l’immunité (toutes étaient des réponses
partielles ; confirmées chez 10 patients), avec une durée médiane de
réponse de 16.1 mois (IQR 11.5-20.5). 26 (65%) patients ont présenté un
contrôle de leur maladie sur le plan de l’immunité et 25 (63%) ont présenté un
contrôle de leur maladie. La durée médiane de survie sans progression liée à l’immunité
était de 5.7 mois (1.7-9.7), et la durée médiane de survie globale était de
16.6 mois (IQR 13.1-20.1). L’expression du PD-L1 tumoral à la ligne de base n’était
pas en corrélation avec la proportion de patients présentant une réponse
objective liée à l’immunité ou un contrôle de leur maladie lié à l’immunité,
avec une survie sans progression liée à l’immunité, ou avec la survie globale.
30 (75%) patients ont présenté des événements indésirables liés au traitement,
tous grades confondus. Les toxicités liées au traitement étaient gérables, en
général, et réversibles (…) en fonction du protocole.
La combinaison du tremelimumab et du durvalumab s’est
révélée active, avec un bon profil d’innocuité chez les patients atteints de
mésothéliome, une exploration plus poussée cette combinaison en matière de
thérapie du mésothéliome est à recommander. Luana Calabrò et al, dans The Lancet
Respiratory Medicine, publication en ligne en avant-première, 14 mai 2018
Financement : Network Italiano per la Bioterapia dei Tumori Foundation, Associazione
Italiana per la Ricerca sul Cancro, AstraZeneca, et Istituto Toscano Tumori.
Source: The Lancet Online / Traduction et
adaptation : NZ