Structure de l'adalimumab. Source:https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Adalimumab_structure.png |
Le succès de la cessation d’un traitement chez
des patients atteints de spondylarthrite axiale non-radiographique et qui sont
en rémission, reste inconnu. L’étude ABILITY-3 avait pour objet l’exploration
de la capacité à interrompre un traitement à l’adalimumab chez des patients
atteints de spondylarthrite axiale non-radiographique étant en rémission
clinique soutenue à la suite d’un traitement à l’adalimumab en ouvert.
ABILITY-3 était une étude multicentrique en deux
phases réalisée dans 107 sites situés dans 20 pays. Nous avons recruté des patients
adultes (≥18
ans) diagnostiqués d’une spondylarthrite axiale non-radiographique, satisfaisant
aux critères de classification de la Société internationale d’Étude
de la Sondylarthrite (SpondyloArhtitis international Society dans le texte) mais ne satisfaisant pas
aux critères radiologiques « New York », version modifiée ; et qui
présentaient des évidences objectives d’inflammation patente, de maladie patente,
et de réponse inadéquate à au moins deux médicaments anti-inflammatoires
non-stéroïdiens. Les patients obtenant un score ASDAS*<1.3 de maladie inactive
sous adalimumab en ouvert (40 mg administré par voie sous-cutanée une fois
toutes les deux semaines pendant 28 semaines) aux semaines 16, 20, 24, et 28
étaient répartis de manière aléatoire (1:1) à l’aide d’un système internet interactif
de réponse vocale interactive pour recevoir un traitement adalimumab (continuation
du traitement) ou le placebo (cessation du traitement adalimumab) pendant 40 semaines,
en double-aveugle. Le critère principal d’efficacité de l’étude était la
proportion de patients n’ayant pas présenté d’exacerbation (définie par un score
ASDAS≥2.1
obtenu au cours de tests effectués lors de deux visites consécutives) au cours
de la période en double-aveugle. Les patients présentant des exacerbations ont
immédiatement été bénéficié d’un traitement adalimumab en ouvert. (…).
Entre le 27 juin 2013, et le 22 octobre 2015, 673
patients ont été recrutés pour cette étude. L’essai s’est achevé le 14 avril
2017. Des 673 patients recrutés, 305 (45%) ont obtenu une rémission durable et
ont rejoint la sous-population participant à la période en double-aveugle de l’étude
(152 patients recevant adalimumab et 153 recevant le placebo). Une proportion
plus importante de patients continuant à recevoir le traitement à l’adalimumab n’ont
pas présenté d’exacerbation de la maladie versus
les patients recevant le placebo (107 [70%] patients sur 152 versus 72 [47%]
patients sur 153 ; p<0.0001)
jusqu’à la semaine 68. Parmi les 673 patients recevant l’adalimumab (quelle qu’en
soit la période d’administration), 516 (77%) patients ont rapporté un événement
indésirable et 28 (4%) un événement indésirable grave. Les événements indésirables
les plus communément rapportés dans les groupes adalimumab et placebo pris
ensemble étaient nasopharyngite (25 [16%] versus 20 [13%]), infection du tractus
respiratoire supérieur (20 [13%] versus
12 [8%]), et aggravation de la spondylarthrite axiale (dix [7%] versus 21[14%]).
Chez des patients atteints de spondylarthrite qui
ont atteint un stade de rémission durable sous adalimumab, la continuation du traitement
était associée à une proportion de patients présentant une exacerbation significativement
plus faible que lorsque la cessation du traitement était appliquée. Prof
Robert Landewé, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première,
28 juin 2018
*Ankylosing
Spondylitis Disease Activity Score dans
le texte
Financement :
AbbVie
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