L’ustekinumab est un anticorps monoclonal ciblant
l’interleukine (IL)-12 et IL-23, approuvé pour le traitement du psoriasis en
plaques, l’arthrite psoriasique, et la maladie de Crohn. IL-12 et IL-23 sont impliqués dans le lupus
érythémateux. Notre but était d’évaluer l’efficacité et la sécurité de
l’ustekinumab pour le traitement du lupus érythémateux systémique chez des
patients atteints d’une maladie à activité modérée à sévère malgré un
traitement conventionnel.
Il s’agissait d’une étude de phase 2 multicentrique
en double aveugle, randomisée et contrôlée réalisée chez des patients adultes
atteints de lupus érythémateux systémique dans 44 cabinets de pratiques privés
et centres universitaires en Argentine, Australie, Allemagne, Hongrie, Mexique,
Pologne, Espagne, Taïwan, et aux États-Unis d’Amérique. Les adultes
éligibles étaient âgés de 18 ans à 75 ans, pesaient au moins 65 kg, et s’étaient
vu poser un diagnostic de lupus érythémateux systémique depuis au moins 3 mois
avant la première administration du médicament à l’étude. Les patients
éligibles étaient répartis au hasard (3:2) dans le groupe ustekinumab ou dans le groupe placebo à l’aide d’un
système internet de réponse vocale interactive avec stratification selon la
biopsie cutanée, la présence de lupus néphrétique, les médicaments administrés
contre le lupus érythémateux systémique à la ligne de base, l’index 2000 combiné
d’activité pathologique (SLEDAI-2K), le site investigateur, la religion,
l’origine ethnique. Ni les patients ni les investigateurs n’avaient accès au
tableau de randomisation. Les patients ont reçu l’ustekinumab par voie
intraveineuse (260 mg pour les patients pesant de 35 kg à 55 kg, 390 mg pour
les patients d’un poids > 55 kg et ≤ 85 kg, et 520 mg chez les patients
d’un poids > 85 kg) suivi d’injections sous-cutanées d’ustekinumab 90 mg
toutes les 8 semaines ou de
perfusion intraveineuse de placebo initiée à la semaine 0 suivie d’injections de
placebo toutes les 8 semaines ; ces deux traitements étant ajoutés à la
thérapie standard déjà en place à la ligne de base. Le critère principal
d’évaluation était la proportion de patients atteignant l’index-4 de réponse au
test SLEDAI-2K à la semaine 24. Les analyses d’efficacité étaient effectuées
sur la population en intention de traiter modifiée des patients qui avaient
reçu au moins une dose (partielle ou complète, par voie sous-cutanée ou
intraveineuse) du traitement qui leur était assigné (…). Les analyses de
sécurité ont été faites chez tous les patients qui avaient reçu au moins une
dose de traitement, abstraction faite du groupe auquel ils appartenaient. (…).
Entre le 6 octobre 2015 et le 30 novembre 2016, 166
patients ont été sélectionnés, dont 102 ont été assignés par répartition
aléatoire au traitement ustekinumab (n=60) ou au placebo (n=42). À
la semaine 24, 47 (78%) patients sur 60 du groupe ustekinumab et 28 (67%)
patients sur 42 du groupe placebo ont obtenu une réponse SRI-4 (différence en
pourcentage des patients [Intervalle de Confiance [IC] 95% 10-47], p=0.006). Entre la semaine 0 (ligne de base) et la
semaine 24, 47 (78%) patients sur 60 du groupe ustekinumab et 28 (67%) patients sur 42 du groupe placebo ont
présenté au moins un évènement indésirable. Les infections représentaient
l’événement indésirable le plus fréquemment rapporté (27 [45%] dans le groupe
ustekinumab versus 21 [50%] dans le groupe placebo). Aucun cas de décès ou
d’infection opportuniste survenant au cours du traitement, d’herpès zoster, de
tuberculose, ou de malignités n’est survenu entre les semaines 0 et 24.
L’ajout d’ustekinimab
au traitement standard a eu pour résultat une meilleure efficacité en termes de
paramètres cliniques et paramètres de laboratoires que le placebo dans le
traitement du lupus érythémateux systémique actif ; en outre, le
profil de sécurité s’est révélé conforme à celui sous administration
d’ustekinumab dans d’autres maladies. Les résultats de cette étude soutiennent
le développement d’ustekinumab comme traitement nouveau du lupus érythémateux
systémique dans le futur. Ronald F van Vollenhoven, et al, dans The Lancet,
publication en ligne en avant-première, 21 septembre 2018
Financement :
Janssen Research & Development, LLC
Source :
The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ
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