L'obésité est un relais entre diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires. Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Figure3_digest5.jpg |
Les agonistes du récepteur du GLP-1 (peptide-1 de
type glucagon) diffèrent quant à leur structure chimique, la durée de leur
action, et leurs effets sur les issues cliniques. Les effets cardiovasculaires
de l’administration monohebdomadaire d’albiglutide dans le diabète de type 2
restent inconnus. Notre but était de déterminer l’innocuité et l’efficacité de
l’albiglutide dans la prévention de la mort cardiovasculaire, l’infarctus du
myocarde, ou l’AVC.
Nous avons réalisé un essai en double-aveugle,
randomisé, contrôlé par placebo dans 610 sites situés dans 28 pays. Nous avons
réparti au hasard les patients atteints de diabète de type 2 et de maladie
cardiovasculaire âgés de 40 ans ou plus (ratio 1:1) dans le groupe recevant l’albiglutide
par injection sous-cutanée (30-50 mg, sur la base de la réponse glycémique et
de la tolérance) ou le volume injecté
correspondant de placebo une fois par semaine, en complément du traitement standard.
Les investigateurs ont fait usage d’un système internet de réponse vocale
interactive pour obtenir la répartition des traitements ; puis, ni les
patients, ni l’ensemble des investigateurs de l’étude n’avaient accès au
tableau d’allocation des traitements. Notre hypothèse de départ était que l’albiglutide
serait non-inférieure au placebo pour ce qui est du paramètre principal de
mesure, à savoir l’occurrence de la première mort cardiovasculaire, d’infarctus
du myocarde, ou d’AVC, évaluées dans la population en intention-de-traiter. Si
la non-infériorité était confirmée par une limite supérieure de l’intervalle de
Confiance [IC] 95% pour un hazard ratio inférieur à 1.30, un essai fermé de
supériorité était prévu. (…).
Les patients ont été sélectionnés entre le 1er
juillet 2015 et me 24 novembre 2016. 10 793 patients ont été sélectionnés
et 9463 patients ont été recrutés et répartis dans les groupes : 4 731
patients ont été assignés au groupe recevant albiglutide et 4723 patients au
groupe recevant le placebo. En date du 8 novembre 2017, il a été déterminé que
611 paramètres principaux et une médiane de suivi d’au moins 1.5 ans étaient
pris en compte, et les participants sont revenus pour une consultation finale et
une sortie d’étude ; la dernière consultation de patient d’étude a eu lieu
le 12 mars 2018. Ces 9 463 patients représentant la population en
intention de traiter, étaient évalués une période médiane de 1.6 ans pour le
résultat principal de l’étude. Le paramètre principal composite était relevé
chez 338 (7%) 4 731 patients avec un taux d’incidence de 4.6 évènements pour
100 personnes-années dans le groupe albiglutide et chez 428 (9%) patients sur 4 732
patients avec un taux d’incidence de 5.9 évènements pour 100 personnes-années
dans le groupe placebo (hazard ratio 0.78, IC 95% 0.68-0.90), indiquant que l’albiglutide
était supérieure au placebo (p<0.0001
pour la non-infériorité ; p=0.0006 pour
la supériorité).
L’incidence de pancréatite aigüe (dix patients dans le groupe
albiglutide et sept patients dans le groupe placebo), cancer pancréatique (six
patients dans le groupe albiglutide et cinq patients dans le groupe placebo),
carcinome médullaire de la thyroïde (zéro patient dans chaque groupe), et d’autres
évènements indésirables graves n’a pas présenté de différences entre les deux
groupes. Trois décès (<1% des patients) sont survenus dans le groupe placebo
qui, selon les investigateurs, étaient liés au traitement et deux décès (<1%)
dans le groupe albiglutide.
Chez les patients atteints de diabète de type 2 et
de maladie cardiovasculaire, l’albiglutide était supérieure au placebo quant
aux évènements indésirables majeurs et aux évènements cardiovasculaires. Sur la
base des preuves recueillies jusqu’à présent, les agonistes du récepteur au
peptide 1 de type glucagon devraient être considérés à part entière dans la
stratégie globale de réduction des évènements cardiovasculaires chez les patients
atteints de diabète de type 2. Prof Adrian Hernandez, MD, et al, dans The
Lancet, publication en ligne en avant-première, 2 octobre 2018
Financement :
GlaxoSmithKline
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