Le médicament antirétroviral TRUVADA est une combinaison de deux principes actifs : tenofovir et emtricitabine. Source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Truvada.JPG |
La prophylaxie avant exposition au VIH (PrEP) est
hautement efficace chez les hommes qui entretiennent des relations sexuelles
avec des hommes (MSM) au niveau individuel, mais les données globales de population
manquent. Nous avons examiné si le déploiement rapide et de grande ampleur de
mesures prophylactiques avant exposition pouvait, dans le cadre d’une épidémie
MSM, réduire l’incidence des infections par le VIH, au niveau d’une cohorte
dont les patients la composant suivent une PrEP, et plus généralement au niveau
de l’état le plus peuplé d’Australie, les Nouvelles Galles du Sud.
L’étude « Implémentation Élargie
d’une PrEP dans les Communautés de Nouvelle Galles du Sud » est une étude
prévoyant la mise en place d’une cohorte testant l’administration d’une
coformulation tenofovir disoproxil fumarate et emtricitabine comme PrEP contre
le VIH. Nous avons recruté des hommes homosexuels à haut risque, répertoriés au
niveau d’un réseau de 21 cliniques situées en Nouvelle Galles du Sud. Nous
faisons état de résultats relatifs aux critères principaux conjoints spécifiés à
l’avance par le protocole, 12 mois après le recrutement des 3 700 participants :
incidence intra-cohorte du VIH ; et changements observés en termes de
diagnostic en Nouvelle Galles du Sud entre les périodes de 12 mois avant et
après le déploiement des mesures PrEP. (…).
Nous avons recruté 3 700 participants en 8
mois, entre le 1er mars 2016 et le 31 octobre 2016. 3 676 (99%)
étaient des hommes ; 3 534 (96%) d’entre eux étaient homosexuels et
149 (4%) étaient bisexuels. Leur âge médian était de 36 ans (Intervalle
Interquartile [IQR] 30 – 45 ans). Dans l’ensemble, 3 069 (83%)
participants se sont présentés à la visite prévue 12 mois ou plus après le
recrutement. Deux hommes ont été infectés par le VIH sur une population de 4 100
personnes-années (incidence : 0.048 pour 100 personnes-années, Intervalle
de Confiance [IC] 95% 0.012-0.195). Les deux sujets concernés n’avaient pas
adhéré à la PrEP. Les diagnostics de VIH chez les MSM en Nouvelles Galles du
Sud ont décru au cours de l’étude : de 295 sujets positifs dépistés dans
les 12 mois précédant le déploiement de la PrEP à 221 sujets dépistés dans les
12 suivant la mise en place de la PrEP (réduction du risque relatif [RRR]
25.1%, IC 95% 10.5-37.4). Une baisse de contamination a été observée à la fois
en ce qui concerne les infections récentes par le VIH (de 149 à 102, RRR 31.5%,
IC 95% de 11.3 à 47.3) et en ce qui concerne les autres diagnostics de VIH (de
146 à 119, RRR 18.5%, IC 95% de -4.5 à 36.6).
Le déploiement d’une PrEP était associé à une
baisse rapide du nombre de diagnostics d’infections VIH dans l’état de
Nouvelles Galles du Sud ; cette baisse étant plus importante pour ce qui
est des infections récentes. Dans la perspective d’une approche combinée, le
déploiement d’une PrEP de grande ampleur est efficace dans la diminution du
nombre de nouvelles infections par le VIH au niveau d'une population. Prof
Andrew E Grulich, PhD, et al, dans The Lancet HIV, publication en ligne en
avant-première, 17 octobre 2018
Financement : Ministère de la Santé de Nouvelles
Galles du Sud, Gilead Sciences
Source : The
Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire