Néphropathie diabétique. Image extraite du "Manuel d'histologie expérimentale" (1884) Source iconographique et légendaire: https://www.flickr.com/photos/internetarchivebookimages/14588437087/ |
Beaucoup de patients atteints de néphropathie diabétique ont une albuminurie résiduelle et présentent un risque de
progression de la maladie. Cet essai ALBUM avait pour objet d’investiguer d’un
nouvel inhibiteur de la protéine-1 d’adhésion vasculaire ASP8232 admissible per
os, en comparaison du placebo, pour réduire l’albuminurie chez les patients atteints
de diabète de type 2 et de maladie rénale chronique.
Dans cet essai de phase 2 randomisé, en
double-aveugle, contrôlé par placebo, nous avons réparti au hasard, à l’aide d’une
séquence de randomisation par blocs de 4 sujets générée par internet puis
stratifiés par pays, des sujets (âgés de 28 ans à 85 ans) répertoriés dans 64
sites cliniques situés dans neuf pays européens pour recevoir l’ASP8232 40 mg ou le placebo une fois par jour per os pendant 12 semaines.
Les patients
éligibles présentaient un rapport de concentration urinaire albumine /
créatinine (RCUA) de 200-3000 mg/g, un taux estimé de filtration glomérulaire d’au
moins 25 mL/min pour 1.73 m2 mais inférieur à 75 mL/min pour 1.73 m2,
une concentration en HbA1c inférieure à 11.0% (97 nmol/mol), et
étaient sous traitement stabilisé avec des inhibiteurs de l’enzyme de conversion de
l’angiotensine ou des bloqueurs du récepteur à angiotensine et sous médicament
antidiabétique depuis au moins trois mois.
Le critère principal de l’étude était
le changement moyen observé à la semaine 12 des valeurs transformées en log du
premier RCUA du matin, à partir de la ligne de base. Ce changement moyen était
calculé chez tous les patients qui avaient reçu au moins une dose du médicament
à l’étude et qui pouvaient présenter au moins une mesure RCUA post-ligne de
base (ensemble d’analyse intégral). L’innocuité était évaluée chez tous les
patients qui avaient reçu au moins une dose du médicament à l’étude. Ni les
sujets de l’étude, ni les investigateurs n’avaient accès au tableau de
randomisation. (…).
125 sujets ont été répartis au hasard dans les
groupes pour recevoir ASP8232 (n=64) ou le placebo (n=61), dont 120 (60 dans
chaque groupe) ont été inclus dans l’ensemble d’analyse intégral ; tous les patients
ont pu être évalués sur le plan de l’innocuité.
À 12 semaines, le RCUA a
diminué de 17.7% (Intervalle de Confiance [IC] 95% de 5.0 à 28.6) dans le
groupe ASP8232 et a augmenté de 2.3% (de -11.4 à 18.1) dans le groupe placebo ;
la différence intergroupes (…) était de -19.5% (IC 95% de -34.0 à -1.8 ; p=0.033).
39 (61%) patients du groupe
ASP8232 et 34 (56%) patients dans le groupe placebo ont présenté des événements
indésirables survenant au cours de la période de traitement, dont 16 dans le
groupe ASP8232 et quatre dans le groupe placebo étaient liés aux médicaments.
Les événements indésirables les plus communément rapportés et qui étaient vraisemblablement
liés au produit, dans le groupe ASP8232 étaient insuffisance rénale (cinq
patients) et eGFR diminuée (trois patients) ; dans le groupe placebo,
aucun événement indésirable lié à un seul médicament n’a été rapporté par plus
d’un participant.
ASP8232 est efficace pour réduire l’albuminurie
chez les patients atteints d’une maladie rénale diabétique, sûr, et bien
toléré. Ces résultats justifient la poursuite des recherches pour s’assurer de
l’effet bénéfique de ASP8232 dans le ralentissement la progression de la néphropathie diabétique. Prof Dick de Zeeuw, MD, et al, dans The Lancet Diabetes
& Endocrinology, publication en ligne en avant-première, 6 novembre 2018
Financement :
Astellas
Source :
The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ
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