La maladie polyvasculaire et le diabète de type 2
sont toutes deux associées à un risque cardiovasculaire augmenté, mais la
question de savoir si ces risques s’additionnent reste sans réponse. Dans cette
analyse exploratoire d’un essai randomisé, nous avons exploré le risque
cardiovasculaire à long terme associé à la maladie polyvasculaire, le diabète
de type 2, ou la combinaison des deux, chez les patients atteints de syndrome
coronarien aigu, et évalué l’effet de l’ezetimibe ajouté au traitement à base
de statines déjà prévu chez des patients atteints par ces deux maladies
simultanément.
IMPROVE-IT était un essai multicentrique, randomisé,
réalisé en double-aveugle et contrôlé par placebo, dont le but était d’évaluer
l’effet de l’ezetimibe ajouté aux statines, à la suite d’un syndrome coronarien
aigu. Le recrutement a été effectué du 26 octobre 2005 au 8 juillet 2010, et l’essai
a été mené dans 1 158 sites situés dans 39 pays. 18 144 patients âgés
de 50 ans ou plus qui avaient été stabilisés à la suite d’un syndrome
coronarien aigu, ont été répartis au hasard pour recevoir 40 mg de simvastatine
plus [10 mg par jour d’ezetimibe ou
le placebo correspondant, pour une durée médiane de 6 ans.
Dans cette analyse
exploratoire post-hoc, nous avons défini les critères principaux combinés (mort
cardiovasculaire, événement cardiovasculaire majeur [infarctus à issue non
fatale, angine de poitrine instable requérant une hospitalisation, ou revascularisation
coronarienne survenant au moins 30 jours après la randomisation], ou AVC
[ischémique ou hémorragique]) par maladie polyvasculaire concomitante à la
ligne de base (maladie artérielle périphérique ou AVC précédent ou ischémie
cérébrale transitoire) et effectué une stratification en fonction de la
présence ou l’absence d’un diabète de type 2. Les analyse d’efficacité ont été
effectuées sur population en intention de traiter (…).
1 005 patients (6%) étaient atteints de
maladie artérielle périphérique et 1 071 (6%) avaient présenté un AVC ou
une ischémie cérébrale transitoire à la ligne de base. De ceux-là, 388 (39%) et
409 (38%) étaient également atteints d’un diabète de type 2, respectivement.
À 7 ans, les patients atteints de
maladie polyvasculaire soit de diabète présentaient des taux similaires s’agissant
de la fréquence de prévalence de des critères principaux (39.8% et 39.9%,
respectivement), qui était plus élevée que chez les patients ne présentant ni
maladie polyvasculaire ni diabète (29.6%). La maladie polyvasculaire avec
diabète de type 2 concomitant était associée à un risque augmenté d’émergence
desdits critères principaux (60.0% à 7 ans selon le taux de Kaplan-Meier, rapport
de cotes ajusté versus celui avec
maladie polyvasculaire seule 1.60, Intervalle de Confiance [IC] 95% 1.38-1.85 ;
p<0.0001). L’ezemetimibe a réduit
le risque cardiovasculaire de manière significative dans les groupes ;
avec une réduction du risque plus élevée en valeur absolue dans les
sous-groupes où le risque était le plus élevé.
Chez les patients atteints de maladie artérielle
coronarienne, la maladie polyvasculaire associée à un diabète de type 2 concomitant
étaient associées à un risque cardiovasculaire augmenté à long terme. La combinaison
maladie polyvasculaire et diabète représente un système où les risques s’additionnent,
résultant en un risque global très élevé. Le bénéfice obtenu avec l’ezetimibe
est quantifiable chez les patients avec ou sans maladie polyvasculaire et
diabète de type 2 ; cependant, la nature même du risque cardiovasculaire plus
élevé, particulièrement dans le cas où le patient est atteint des deux
pathologies simultanément, pourrait en elle - même être à définir les bénéfices
les plus importants en valeur absolue. Marc P Bonaca, MD, et al, dans The
Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant-première, 2
novembre 2018
Financement :
Merck
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire