La metformine est utilisée de manière croissante
dans le traitement du diabète gestationnel et du diabète de type 2 en cas de
grossesse, avec pour but d’améliorer le taux de grossesse arrivant à terme sans
incident en cas de syndrome ovaire polykystique et d’obésité. Toutefois, la
metformine passant à travers le placenta, cette dernière peut avoir des
conséquences à long terme sur la progéniture. Nous avons précédemment étudié l’effet
de la metformine administrée aux femmes atteintes de syndrome ovaire
polykystique au cours de la grossesse, sur la croissance des enfants jusqu’à l’âge
de 4 ans. Dans le cas présent, nous avons examiné les facteurs de risques cardiométaboliques chez ces enfants sur une durée de 5-10 ans.
Il s’agit d’un suivi de sujets pédiatriques de l’étude
PregMet, une étude randomisée et contrôlée en double-aveugle comparant
metformine et placebo administrés chez des femmes enceintes atteintes
présentant un syndrome d’ovaires polykystiques. Dans l’étude PregMet, réalisée
entre le 4 février 2005 et le 27 janvier 2009, 257 femmes enceintes âgées de 18
à 45 ans, atteintes d’un syndrome des ovaires polykystiques selon les critères
de Rotterdam, ont été incluses. Au total pour cette étude, 275 grossesses
monofoetales à 5-12 semaines de gestation ont été étudiées dans 11 centres
situés en Norvège ; 17 femmes ayant participé deux fois au cours de la
période de l’essai. Les femmes enceintes ont été réparties au hasard pour
recevoir la metformine (2000 mg/jour) ou le placebo à partir de l’inclusion au
cours du premier trimestre de grossesse jusqu’à la naissance de l’enfant. La
randomisation était stratifiée selon la posologie de prise de la metformine à
la conception. Au cours de ce suivi, le critère principal d’évaluation de l’étude
était le score d’écart-type de l’Indice de Masse Corporelle (IMC) de la progéniture à l’âge de 5-10 ans (Z
score). Ce critère principal d’évaluation a été analysé à l’aide de tests T de
moyenne d’échantillons indépendants. (…).
Sur les 255 enfants de l’étude PreMet, 141 (55%)
ont consenti et participé entre le 29 avril 2014 et le 12 juillet 2016. Les caractéristiques
de références des mères au cours du premier trimestre de grossesse étaient
similaires entre les deux groupes. Les enfants issus du groupe de mères ayant
reçu la metformine avaient un Z score d’IMC supérieur à ceux provenant des mères du groupe
placebo (différence des moyennes = 0.41, Intervalle de Confiance [IC] 0.03-0.78, p=0.03).
L’IMC augmenté chez les enfants exposés à la
metformine pourrait indiquer un risque potentiel de moins bonne santé
cardiométabolique. Des implications directes sur l’état de santé à l’âge
adulte ne sont pas à exclure. Liv Guro Engen Hanem, MD, et al, dans The Lancet
Child & Adolescent Health, publication en ligne en avant-première, 28
janvier 2018
Financement : Conseil pour la Recherche de
Norvège, Fondation Novo Nordisk, Centre Hospitalier Universitaire St Olavs, Université
de Science et de Technologie de Norvège
Source : The
Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ
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