L’insuline administrable per os 338 (I338) est un analogue de l’insuline
à action prolongée (de base) formulé en comprimé comprenant également caprate
de sodium comme activateur d’absorption. Nous avons poursuivi des
investigations relatives à l’efficacité et l’innocuité de I338 versus insuline
glargine (IGlar) administrée par voie sous-cutanée chez des patients atteints
de diabète de type 2.
Il s’agissait d’une étude de phase 2 à groupes parallèles, effectuée en
double-aveugle, double-placebo et contrôlée par médicament actif sur une
période de 8 semaines, dans deux instituts de recherche situés en Allemagne.
Des patients atteints de diabète de type 2, n’ayant jamais reçu d’insuline,
non-adéquatement contrôlés par de la metformine en monothérapie, ou combinés
avec d’autres médicaments antidiabétique administrés per os (HbA1c
7.0-10.0% ; IMC 25.0-40.0 kg/m2), ont été répartis de manière
aléatoire (1:1) pour recevoir une dose quotidienne de I338 + placebo par voie
sous-cutanée (groupe I338) ou IGlar
une fois par jour plus le placebo (groupe IGlar). La randomisation était
réalisée à l’aide d’un système interactif de réponse par internet stratifié en
fonction du traitement antidiabétique administré per os à la ligne de base. Ni
les patients ni les investigateurs n’avaient accès au tableau de randomisation.
La titration de la dose d’insuline à administrer visait à atteindre une concentration
plasmatique de glucose à jeun se situant entre 4.4-7.0 mmol/L. Les doses
initiales recommandées étaient de 2700 nmol de I338 ou 10 U IGlar, et les doses
maximales admises pour administration au cours de l’essai étaient de 16 200
nmol de I338 ou 60 U IGlar. Le critère principal était la différence de
concentration plasmatique de glucose à jeun à 8 semaines entre les groupes de
traitements, avec prise en compte de tous les patients qui avaient reçu au
moins une dose du médicament à l’étude (c’est-à-dire sur l’ensemble d’analyse
intégral). Cet essai est maintenant terminé (…).
Entre le 1er juin et le 19 octobre 2015, 82 patients ont
été examinés en vue de leur admissibilité pour participer à l’étude ; et
50 ont été retenus et répartis de manière aléatoire pour rejoindre le groupe I338 (n=25)
ou le groupe IGlar (n=25). La moyenne de concentration plasmatique de glucose à
jeun était de 9.7 (Déviation Standard -DS- 2.8) dans le groupe I338 et de 9.1
(1.7) dans le groupe IGlar. Les moyennes de concentrations plasmatiques de glucose
à 8 semaines, calculées par la méthode des moindres carrés, étaient de 7.1
mmol/L (Intervalle de Confiance [IC] 95% 6.4-7.8) dans le groupe I338 et de 6.8
mmol/L (6.5-7.1) dans le groupe IGlar, sans différence significative entre les
traitements (0.3 mmol/L [de -0.5 à 1.1] ; p=0.46).
I338 et IGlar ont été
bien tolérés par les patients, d’une manière générale. Des évènements
indésirables ont été rapportés par 15 (60%) patients du groupe I338 et par 17
(68%) patients du groupe IGlar. Les évènements indésirables les plus
communément rencontrés étaient diarrhée (trois [12%] patients dans chaque
groupe) et nasopharyngite (cinq [20%] dans le groupe I338 et deux [8%] dans le
groupe IGlar). La plupart des évènements indésirables ont été évalués comme
bénins (47 évènements sur 68), et aucun évènement indésirable grave n’a été
rapporté. (…). L’incidence d’hypoglycémie était faible dans les deux groupes
(n=7 évènements dans le groupe I338 ; n=11 dans le groupe IGlar), sans
épisodes sévères.
I338 apporte une amélioration dans le contrôle de la glycémie en toute
sécurité, chez des patients atteints de diabète de type 2 naïfs de tout
traitement insulinique ; sans évidence d’une différence d’efficacité en
comparaison de l’insuline glargine, type d'insuline basale fréquemment administrée par voie sous-cutanée.
La poursuite du développement de cette insuline en
particulier, administrable per os, a été annulé du fait que les doses de I338 à administrer étaient élevées et, donc, la production des quantités requises pour
prescription à un large public a été jugé non viable sur le plan commercial. L’amélioration
des technologies impliquées dans le développement du produit est l’objectif de
la recherche actuelle. Inge B Halberg, PhD, et al, dans The Lancet Diabetes
& Endocrinology, publication en ligne en avant-première, 21 janvier 2019
Financement : Novo Nordisk
Source : The Lancet Online
/ Traduction et adaptation : NZ
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