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mercredi 13 février 2019

#thelancetoncology #cancerdelaprostate #enzalutamide Résultats rapportés par les patients à la suite de l’administration d’enzalutamide ou de placebo chez des hommes atteints de cancer de la prostate non-métastasé résistant à la castration (PROSPER) : étude de phase 3 multicentrique, randomisée, en double-aveugle

Cancer de la prostate primaire s'étant propagé vers os (métastases)
Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Diagram_showing_prostate_cancer_that_has_spread
Dans l’essai PROSPER randomisé, en double-aveugle, l’enzalutamide a amélioré de manière significative la survie sans métastases chez les patients atteints de cancer de la prostate non métastasé résistant à la castration. Ici, nous rendons compte des résultats de cette étude, pour ce qui est des paramètres autoévalués rapportés par les patients.

Dans cet essai PROSPER de phase 3 randomisé, en double-aveugle, contrôlé par placebo, réalisé dans 254 centres d’études situés dans le monde entier, des patients âgés de 18 ans ou plus, atteints de cancer de la prostate résistant à la castration et présentant un niveau d’antigène spécifique de la prostate (PSA) doublant sur une période allant jusqu’à dix mois, ont été répartis de manière aléatoire (2:1) à l’aide d’un système internet interactif de reconnaissance vocale, pour recevoir per os l'enzalutamide (160 mg par jour) ou le placebo.  
La randomisation était stratifiée en fonction de la période à l’issue de laquelle le niveau de PSA avait doublé, et de l’utilisation d’une molécule de ciblage de l’os à la ligne de base. 
Le critère d’évaluation principal de l’essai était la survie sans métastases, rapporté dans un autre compte rendu. 
Les critères d’efficacité secondaires, étant l’objet du présent article, étaient la progression de la sensation de douleur (mesure réalisée à l’aide de l’échelle du Brief Pain Inventory Report Short Form (questionnaire BPI-SF) et la qualité de vie liée à la santé [(…) mesure réalisée à l’aide des questionnaires EORTC QLQ-PR25, EQ-5D-FL, EQ-VAS, et FACT-P]. Les patients ont renseigné lesdits questionnaires à la ligne de base, à la semaine 17, et toutes les 16 semaines par la suite jusqu’à interruption du traitement. Nous avons fait usage de seuils prédéfinis pour l’identification des changements significatifs sur un plan clinique. Le recrutement pour inclusion dans l’essai PROSPER est maintenant terminé ; et le suivi se poursuit toujours, à l'heure actuelle (12 février 2019).

Entre le 26 novembre 2013 et le 28 juin 2017, 1 401 patients ont été recrutés et répartis ou hasard dans les groupes: 933 patients ont été assignés au groupe recevant l’enzalutamide (Groupe Enzalutamide) et 468 patients ont été assignés au groupe recevant le placebo (Groupe Placebo). La période médiane de suivi était de 18.5 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 10.7-29.2) dans le groupe enzalutamide et de 15.1 mois (7.4-25.9) dans le groupe placebo. Les mesures à la ligne de base rapportées par les patients étaient similaires entre les deux groupes. 
Les changements, exprimés en estimation moyenne des moindres carrés de la ligne de base à la semaine 97, étaient en faveur de l’enzalutamide versus placebo pour ce qui est du bien-être social et du bien-être en famille (FACT-P) (0.30 [Intervalle de Confiance [IC] 95% de -0.25 à 0.85] versus -0.64 [de -1.51 à 0.24] ; différence 0.94 [IC 95% de 0.02 à 1.85] ; p=0.045) et en défaveur de l’enzalutamide versus placebo pour ce qui est des symptômes liés au traitement hormonal, mesurés via le questionnaire EORTC QLQ-PR25 (1.55 [de 0.26 à 2.83] versus -1.83 [de -3.86 à 0.20] ; différence 3.38 [de 1.24 à 5.51] ; p=0.0020) ; aucun de ces changements était significatif sur le plan clinique. Aucune différence significative n’était observée entre les traitements pour ce qui est des changements observés à la semaine 97 par rapport à la ligne de base, concernant les résultats d’autres mesures effectuées chez les patients.
La période de temps s’écoulant jusqu’à progression significative de la douleur, évaluée par questionnaire BPI-SF, était significativement plus longue sous enzalutamide que sous placebo (médiane 36.83 mois, [IC 95% de 34.69 à valeur non atteinte (NA) versus NA. hazard ratio (HR) 0.75 [IC 95% de 0.57 à 0.97] ; p=0.028). (…). La période de temps s’écoulant jusqu’à aggravation des symptômes significative sur le plan clinique était plus longue sous enzalutamide que sous placebo pour de qui est du questionnaire EORTC QLQ-PR25 - symptômes urinaires - (médiane 36.86 mois [IC 95% de 33.35 à NA] versus 25.86 [de 18.53 à 29.47] ; HR 0.58 [IC 95% de 0.46 à 0.72] ; p<0.0001) et symptômes intestinaux (33.15 [de 29.50 à NA] versus 25.89 [de 18.43 à 29.67] ; 0.72 [de 0.59 à 0.89] ; p=0.0018); de même que pour ce qui est de la qualité de vie liée à la santé évaluée par le score total réalisé au questionnaire FACT-P (22.11 [de 18.36 à 25.86] versus 18.43 [de 14.85 à 19.35] ; 0.83 [de 0.69 à 0.99] ; p=0.037), du bien être émotionnel (36.73 [de 33.12 à 38.21] versus 29.47 [de 22.18 à 33.15] ; 0.69 [de 0.55 à 0.86] ; p=0.0008), et des sous-évaluations de l’évolution du cancer de la prostate (18.43 [de 14.85 à 18.66] versus 14.69 [de 11.07 à 16.20] ; 0.79 [de 0.67 à 0.93] ; p=0.042), bien qu’aucune différence significative n’ait été relevée pour ce qui est des autres scores FACT-P.
La période de temps écoulé jusqu’à aggravation significative des symptômes liés au traitement hormonal, selon le questionnaire EORTC QLQ-PR25 était plus courte sous enzalutamide que sous placebo (médiane 33.15 mois [IC 95% de 29.60 à NA] versus 36.83 [de 29.47 à NA] ; HR 1.29 [IC de 1.02 à 1.63] ; p=0.035).
La période de temps écoulé jusqu’à détérioration du score EQ-VAS était significativement plus longue sous enzalutamide que sous placebo (médiane 22.11 mois [IC 95% de 18.46 à 25.66] versus 14.75 [de 11.07 à 18.17] ; HR 0.75 [IC 95% de 0.63 à 0.90] ; p=0.0013).

Les patients atteints de cancer de la prostate non métastasé résistant à la castration recevant l’enzalutamide ont présententé une survie sans métastases plus longue par rapport aux patients recevant le placebo, tout en maintenant un niveau faible de sensation de douleur, de symptômes liés au cancer de la prostate et un niveau élevé de qualité de la vie lié à la santé. L’enzalutamide a présenté un bénéfice clinique en retardant la progression de la douleur, l’aggravation des symptômes, et la diminution du status fonctionnel, par rapport au placebo. Ces résultats suggèrent que l’enzalutamide représente une option de traitement qui devrait être discutée avec les patients atteints de cancer de la prostate à haut risque non métastasé et résistant à la castration. Prof. Bertrand Tombal, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 12 février 2019

Financement : Astellas Pharma Inc, Medivation LLC (compagnie du groupe Pfizer)

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ   

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