Banting et Best, co-découvreurs de l'Insuline, principale hormone de stimulation de la captation du Glucose par les tissus cibles. L'effet altéré de l'insuline sur la stimulation de la captation du glucose par les tissus cibles est l'un des aspects caractérisant le diabète de type 2. Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Banting_and_Best.jpg |
Le traitement à long terme chez les personnes atteintes de
diabète de type 2 utilisant une faible dose d’atrasentan, antagoniste sélectif du
récepteur à l’endothéline A, réduit l’albuminurie sans causer de rétention
significative de sodium. Nous faisons état ici des effets à long terme de l’administration
d’atrasentan sur l’évolution à long terme des principales pathologies du rein.
Nous avons réalisé cet essai en double-aveugle, randomisé,
contrôlé par placebo dans 689 sites situés dans 41 pays. Nous avons recruté des
adultes âgés de 18 ans à 85 ans présentant un diabète de type 2, un taux de
filtration glomérulaire estimé (eGFR) de 25 à 75 mL/min par m2 de
surface coroporelle, et un rapport albumine / créatinine urinaire (RACU) de 300
à 5000 mg/g qui avaient reçu (…) des inhibiteurs du système rénine – angiotensine
pendant au moins 4 semaines. Les participants ont alors reçu 0.75 mg par jour d’atrasentan
par voie orale pendant une période d’enrichissement avant la répartition aléatoire
dans les groupes. Les patients dont une diminution du RACU d’au moins 30% était
observée sans rétention substantielle pendant la période d’enrichissement
(patients répondants) étaient inclus dans la période de l’essai effectuée en
double aveugle. Les répondants étaient répartis au hasard dans les groupes ;
pour recevoir : atrasentan à raison de 0.75 mg par jour per os (groupe atrasentan)
ou le placebo (groupe placebo). Ni les patients ni les investigateurs n’avaient accès
au tableau de randomisation.
Le critère principal d’évaluation était la résultante
combinant les données de créatinine sérique (mesurée pendant une durée ≥ 30 jours)
ou une maladie rénale à un stade terminal (eGFR < 15 mL/min par 1.73 m2
de surface corporelle constatée sur une durée ≥ 90 jours, dialyse chronique sur
une durée ≥ 90 jours, transplantation rénale, ou décès du fait d’une insuffisance
rénale) dans la population en intention-de-traiter de tous les répondants au
traitement. L’innocuité était évaluée chez tous les patients qui avaient reçu
au moins une dose du traitement qui leur était assigné. (…).
Entre le 17 mai 2013 et le 13 juillet 2017, 11 087 patients
ont été examinés ; 5 117 sont intégré la phase d’enrichissement de l’essai,
et 4 711 l’ont poursuivie jusqu’à son terme. 2 648 patients ont été
déclarés répondants et ont donc été répartis dans les groupes, rejoignant le
groupe atrasentan (n=1 325) ou le groupe placebo (n=1 323). La
période médiane de suivi était de 2.2 ans (Intervalle Interquartile [IQR]
1.4-2.9). 79 (6.0%) des 1 325 patients du groupe atrasentan et 105 (7.9%) des
1 323 patients du groupe placebo ont présenté un événement composite
principal (hazard ratio [HR] 0.65 [Intervalle de Confiance -IC- 0.49-0.88] ;
p=0.0047). Les évènements indésirables rétention de fluide et anémie, que l’on
avait précédemment imputés aux antagonistes du récepteur aux endothélines, étaient
plus fréquemment relevés dans le groupe atrasentan que dans le groupe placebo.
Les admissions à l’hôpital pour insuffisance cardiaque sont survenues chez 47
(3.5%) des 1 325 patients du groupe atrasentan et 34 (2.6%) des 1 323
patients du groupe placebo (HR 1.33 [IC 95% 0.85-2.07] ; p=0.208). 58
(4.4%) patients du groupe atrasentan et 52 (3.9%) patients du groupe placebo
sont décédés (HR 1.09 [IC 95% 0.75-1.59] ; p=0.65).
L’atrasentan a réduit le risque d’évènements rénaux chez
les patients atteints de diabète et de maladie rénale chronique, qui avaient
été sélectionnés pour optimisation de l’efficacité et de l’innocuité. Ces
données soutiennent le rôle potentiellement protecteur des antagonistes sélectifs
du récepteur aux endothélines pour la protection de la fonction rénale chez les
patients atteints de diabète de type 2 à haut risque de développer une maladie
rénale à un stade terminal. Prof Hiddo JL Heerspink, PhD, et al, dans The
Lancet, publication en ligne en avant-première, 14 avril 2019
Financement : AbbVie
Source : The
Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ
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