Histopathologie d'une tumeur à cellules géantes de la gaine du tendon Source iconographique et légendaire: https://en.wikipedia.org/wiki/Giant-cell_tumor_of_the_tendon_sheath |
La tumeur ténosynoviale à cellules géantes (TGCT) est une
néoplasie rare, localement agressive, exprimant le facteur stimulant les
colonies 1 (CSF1). La chirurgie est le traitement standard de cette pathologie,
sans toutefois en représenter le traitement systémique approuvé. Notre but
était d’évaluer le pexidartinib, un inhibiteur du récepteur à CSF1, chez des
patients atteints de TGCT afin de leur offrir une option de traitement systémique
viable, spécialement pour les cas où la résection chirurgicale n’est pas
possible.
Cet essai de phase 3 a été réalisé en deux parties.
La Partie 1 de cet essai était une étude en double-aveugle menée chez des patients
atteints de TGCT avancée symptomatique chez lesquels la chirurgie n’était pas
recommandée ; qui ont été assignés au hasard par un système de réponse
interactive par internet (1:1) au groupe pexidartinib ou au groupe placebo. Les
sujets du groupe pexidartinib ont reçu une dose de charge de 1000 mg par jour
de pexidartinib per os (400 mg le matin ; 600 mg le soir) pendant les deux
premières semaines, suivi d’une dose de 800 mg par jour (400 mg deux fois par
jour) pendant 22 semaines. La Partie 2 de cet essai était une étude en ouvert d’administration
de pexidartinib chez tous les patients. Le critère principal, évalué chez tous
les patients en intention de traiter, était la réponse globale obtenue à la
semaine 25 ; cette évaluation était examinée de manière centralisée selon
les critères RECIST, version 1.1 . L’innocuité était analysée chez tous les
patients qui avaient reçu au moins une dose de médicament à l’étude. (…).
Entre le 11 mai 2015 et le 30 septembre 2016, 174 patients
ont été examinés pour éligibité ; 120 patients ont été répartis au hasard
pour assignation dans les groupes et ont reçu le pexidartinib (n=61) ou le
placebo (n=59). 11 sujets perdus de vue ont été comptabilisés dans le groupe
placebo et neuf dans le groupe pexidartinib. La survenue d’une hépatotoxicité
mixte ou cholestatique a provoqué la prise de décision de stopper le
recrutement à six patients en deçà de l’objectif. La proportion de patients
obtenant une réponse globale était supérieure dans le groupe pexidartinib que
dans le groupe placebo à la semaine 25 selon les critères RECIST (24 [39%] patients
sur 61 versus aucun patient sur 59 ; différence absolue 39% [Intervalle de
Confiance [IC] 95% 27-53] ; p<0.0001). Des événements indésirables
graves sont survenus chez huit (13%) patients sur les 61 du groupe pexidartinib
ou un (2%) patient sur les 59 du groupe placebo. Un changement de couleur de la
chevelure (67%), de la fatigue (54%), une augmentation de l’aspartate
aminotransférase (39%), de la nausée (38%), une augmentation de l’alanine
aminotransférase (28%), et une dysgueusie (25%) représentaient les événements indésirables
liés au pexidartinib les plus fréquemment rencontrés. Trois patients recevant
le pexidartinib ont présenté des élévations au moins trois fois supérieures à
la limite de normalité avec une bilirubine totale et une phosphatase
alcaline au moins deux fois supérieure à la limite de normalité, indicatrices d’une
hépatotoxicité mixte ou cholestatique, l’une d’entre elles s’est prolongée sur
une période de 7 mois et a été confirmée par biopsie.
Le pexidartinib est le premier traitement systémique
à montrer une réponse tumorale vigoureuse chez des patients atteints de TGCT,
avec amélioration de leurs symptômes et des résultats sur le plan fonctionnel ;
l’hépatotoxicité mixte ou cholestatique est un risque identifié. Le pexidartinib
pourrait être considéré comme un traitement potentiel du TGCT associé à une
morbidité sévère ou des limitations fonctionnelles dans des cas non réductibles
avec la chirurgie. William D Tap, MD, et al, dans The Lancet, publication en
ligne en avant-première, 19 juin 2019
Financement : Daiichi - Sankyo
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