Vue coronale d'un IRM de patient atteint de rhabdomyosarcome embryonnaire hépatobiliaire (flèche rouge) Source: https://www.mdpi.com/2227-9067/5/12/165/htm |
Pendant plus de trois décennies, le traitement
standard du rhabdomyosarcome en Europe comprenait 6 mois de chimiothérapie. L’objectif
du Groupe d’Étude
Européen du Sarcome des tissus mous chez l’enfant (EpSSG) était d’investiguer
si la prolongation d’un traitement à l’aide d’une chimiothérapie de maintien améliorerait
la survie chez des patients atteints d’un rhabdomyosarcome à haut risque.
RMS 2005 est un essai de phase 3 multicentrique, en
ouvert, randomisé, contrôlé, réalisé dans 102 hôpitaux situés dans 14 pays. Nous
y avons inclus des patients âgés de 6 mois à 21 ans atteints de
rhabdomyosarcome évalué comme à haut risque de récidive : ceux
présentant un rhabdomyosarcome embryonnaire non-métastasé incomplètement réséqué
survenant en des sites défavorables, à un âge (≥10 ans) ou une dimension
tumorale (>5cm) défavorables, ou les deux ; ceux présentant un
rhabdomyosracome non-métastasé avec participation ganglionnaire ; et ceux
présentant un rhabdomyosarcome alvéolare non-métastasé mais sans participation
ganglionnaire.
Les patients en rémission après traitement standard
(neuf cycles d’ifosfamide, vincristine, dactinomycine avec ou sans doxorubicine,
et chirurgie ou radiothérapie, ou les deux) étaient répartis au hasard (1:1) au groupe d’interruption de traitement ou
au groupe chimiothérapie de maintien (six cycles de vinorelbine 25 mg/m2
par voie intraveineuse aux jours 1, 8, et 15, et cyclophosphamide 25 mg/m2
per os quotidienne aux jours 1-28). (…). À la fois les investigateurs et
les patients avaient accès au tableau de randomisation. L’objectif principal était
la survie sans progression dans la population en intention de traiter. Les
objectifs secondaires étaient la survie globale et la toxicité. (…). Le suivi
de l’étude est toujours en cours.
Entre le 20 avril 2006 et le 21 décembre 2016, 371
patients ont été recrutés et répartis de manière aléatoire dans les deux
groupes : 186 dans le groupe d’interruption du traitement et 185 dans le
groupe recevant la chimiothérapie de maintien. La période médiane de suivi
était de 60.3 mois (Intervalle Interquartile -IQR- 32.4-83.2). Dans la
population de patients en intention de traiter, la survie sans progression à 5
ans était de 77.6% (Intervalle de Confiance [IC] 95% 70.6-83.2) sous chimiothérapie
de maintien versus 69.8% (62.2-76.2) sans chimiothérapie de maintien (hazard
ratio [HR] 0.68 [IC 95% 0.45-1.02]; p=0.061),
et la survie globale à 5 ans était de 86.5% (IC 95% 80.2-90.9) sous
chimiothérapie de maintien versus 73.7% (65.8-80.1) sans (HR 0.52 [IC 95% 0.32-0.86] ;
p=0.0097).
La toxicité était gérable chez les patients qui
recevaient la chimiothérapie de maintien : 136 (75%) patients sur 181 présentaient
une leucopénie de grade 3-4, 148 (82%) une leucopénie de grade 3-4, 19 (10%)
une anémie, deux (1%) une thrombocytopénie, et 56 (31%) présentaient une infection.
Un (1%) patient présentait une toxicité non-hématologique de grade 4
(neurotoxicité). Deux évènements indésirables graves liés au traitement sont
survenus : un cas de sécrétion inappropriée d’hormone antidiurétique et un
cas de steppage accompagné de douleurs aux membres ; ces deux évènements
ont été résolus.
L’ajout d’une chimiothérapie de maintien semble
améliorer la survie des patients atteints de rhabdomyosarcome à haut risque.
Cette approche deviendra le nouveau traitement standard chez des patients
atteints de rhabdomyosarcome à haut risque dans de futurs essais EpSSG. Gianni
Bisogno, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première,
24 septembre 2019
Financement : Fondazione Città della Speranza, Association Léon
Berard Enfant Cancéreux, Clinical Research Hospital Program (French Ministry of
Health), and Cancer Research UK.
Source:
The Lancet Online / Traduction et adaptation :
NZ
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire