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mardi 15 octobre 2019

#thelancethaematology #myélomemultiple #cyclophosphamide #bortezomib #dexamethasone Intensification du traitement cyclophosphamide, bortezomib, et dexamethasone adaptée à la réponse versus pas d’intensification chez des patients nouvellement diagnostiqués d’un myélome multiple (Myeloma XI) : essai de phase 3 multicentrique, ouvert, randomisé

Radiographie aux Rayons X du fémur gauche d'un homme de 62 ans montrant une forte concentration en protéine du myélome. Ce cliché montre aussi des lésions lytiques multiples typiques d'un myélome multiple.
Source iconographique et légendaire: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Left_femur_with_myeloma.jpg

Il a été démontré que le myélome multiple présente une forte hétérogénéité clonale, suggérant que les agents possédant différents mécanismes d’action pourraient être requis pour induire des réponses fortes et améliorer les résultats. De tels agents pourraient être administrés de manière combinée ou séquentielle, sur la base des réponses obtenues au préalable. Notre but était d’évaluer la valeur clinique portée par la maximisation des réponses en utilisant des agents thérapeutiques avec différents modes d’action, dont l’utilisation est dictée par la réponse à la thérapie combinée initiale. Notre but était d’évaluer l’intensification du traitement adaptée à la réponse avec cyclophosphamide, bortezomib, et dexamethazone (CVD) versus pas d’intensification de traitement chez des patients nouvellement diagnostiqués de myélome multiple qui avaient obtenu une réponse initiale sous-optimale à un traitement immunomodulateur triple ; correspondant traitement standard au Royaume Uni au moment de la construction du protocole du présent essai.

L’essai Myeloma XI était un essai ouvert, randomisé, de phase 3, à schéma adaptatif, réalisé dans 110 hôpitaux du National Health Service au Royaume Uni. Il y a eu trois randomisations jalonnant le cours de cette étude : à l’induction du traitement, à l’intensification du traitement, et au maintien du traitement. Ici, nous rendons compte des résultats de randomisation à l’intensification du traitement. Les patients éligibles étaient âgés de 18 ans ou plus, atteints de myélome symptomatique ou non sécrétoire, et avaient suivi le traitement d’induction dans son intégralité comme prévu par le protocole (cyclophosphamide, thalidomide, et dexamethazone ou cyclophosphamide, lenalidomide, et dexamethazone) et obtenu une réponse partielle ou minimale. Pour l’intensification de traitement, les patients ont été répartis au hasard (1:1) pour recevoir cyclophosphamide (500 mg par jour per os aux jours 1, 8, et 15), bortezomib (1.3 mg / m2 par voie sous-cutanée ou intraveineuse aux jours 1, 4, 8, et 11), et dexamethazone (20 mg per os par jour aux jours 1, 2, 4, 5, 8, 9, 11, 12) jusqu’à 8 cycles de 21 jours au maximum ou pas de traitement. Les patients étaient stratifiés par traitement d’induction alloué, par réponse au traitement d’induction, et par centre. Les principaux objectifs associés étaient la survie sans progression et la survie globale, évaluées à partir du temps de fermeture de la base de données de randomisation de la période d’intensification de l’essai ; analysés par intention de traiter. L’analyse d’innocuité a été réalisée par protocole. (…).

Entre le 15 novembre 2010 et le 28 juillet 2016, 583 patients ont été recrutés pour randomisation d’intensification, représentant 48% des patients qui avaient obtenu une réponse partielle ou minimale après thérapie initiale d’induction. 289 patients ont rejoint le groupe de traitement CVD par répartition au hasard, et 294 patients ont rejoint le groupe ne recevant aucun traitement. Après une période médiane de suivi de 29.7 mois, (Intervalle Interquartile -IQR- 17.0-43.5), la médiane de survie sans progression était de 30 mois (Intervalle de Confiance -IC- 95% 25-36) dans le groupe de traitement CVD et de 20 mois (15-28) dans le groupe ne recevant pas de traitement CVD ( hazard ratio [HR] 0.60, IC 95% 0.49-0.75, p<0.0001); la survie globale à 3 ans était de 77.3% (IC 95% 71.0-83.5) dans le groupe CVD et de 78.5% (72.3-84.6) dans le groupe ne recevant pas de traitement CVD (hazard ratio [HR] 0.60, IC 95% 0.67-1.43, p=0.93). 
Les évènements indésirables de grade 3 ou de grade 4 pour ce qui est des patients prenant le traitement CVD étaient hématologiques, incluant neutropénie (18 [7%] patients), thrombocytopénie (19 [7%] patients), et anémie (8 [3%] patients). Aucun décès survenu dans le groupe CVD n’a été jugé comme lié au traitement.

L’intensification du traitement avec CVD a amélioré la survie sans progression chez les patients nouvellement diagnostiqués d’un myélome multiple présentant une réponse sous-optimale à la thérapie d’induction immunomodulatrice en comparaison du traitement non intensifié, mais n’a pas amélioré la survie globale. Un profil d’innocuité gérable pour cette combinaison et les résultats encourageants soutiennent une intensification de futures recherches d’approches adaptées à la réponse dans ce contexte. (…). Le présent protocole de traitement représente maintenant la norme de soins au Royaume Uni. Prof Graham H Jackson, MD, dans The Lancet Haematology, publication en ligne en avant-première, 14 octobre 2019

Financement : Cancer Research UK, Celgene, Amgen, Merck, Myeloma UK

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

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