Schéma indiquant l'anatomie avant prostatectomie et après prostatectomie. Bladder = Vessie Seminal Vesicle = Vésicule Séminale Prostate Glande = Glande Prostatique Tumour = Tumeur Urethra = Urètre L'opération consiste à retirer la glande prostatique et à rattacher la vessie à l'urètre. Source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Diagram_showing_before_and_after_a_radical_prostatectomy |
La radiothérapie est le traitement de rattrapage
standard après prostatectomie radicale. À ce jour, le rôle de la déprivation
androgénique n’a pas été formellement démontré. Dans cette étude de suivi,
notre but était de mettre à jour les résultats de l’essai GETUG-AFU 16, dont le
but était l’évaluation de l’efficacité de radiothérapie + déprivation
androgénique versus radiothérapie seule.
GETUG-AFU 16 était un essai ouvert multicentrique de
phase 3, randomisé, contrôlé, pour la réalisation duquel ont été recrutés des hommes âgés de 18
ans et plus, présentant un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative
Oncology Group) de 0 ou 1, atteints d’un adénocarcinome de la prostate (n’ayant
pas reçu de traitement par déprivation androgénique ni de radiothérapie
pelvienne au préalable), de stade pT2, T3, ou T4a (col vésical seul atteint) et
pN0 ou pNx selon la tumeur, l’atteinte ganglionnaire, le système de
stadification des métastases (TNM) ; et dont les concentrations en
prostate-specific-antigen (PSA) avaient augmenté de 0.1 ng/mL à 0.2 ng/mL et
2.0 ng/mL après prostatectomie radicale, sans évidence de maladie clinique.
Les
patients étaient répartis dans les groupes par randomisation centralisée (1:1)
pour recevoir soit [une thérapie de
déprivation androgénique brève (injection sous-cutanée de 10.8 mg de goserelin le
premier jour d’irradiation et 3 mois plus tard) plus radiothérapie (radiothérapie
conformationnelle en 3D ou radiothérapie à modulation d’intensité de 66 Gy en
33 fractions, 5 jours par semaine pendant 7 semaines)] soit [la radiothérapie seule]. La randomisation était stratifiée à l’aide du
système de permutation de blocs (par blocs de deux ou quatre) selon le site d’investigation,
les modalités de radiothérapie adoptées et le pronostic. Le critère principal d’évaluation de l’essai
était la survie sans progression dans la population en intention-de-traiter. Cette
collecte de données pour tests post-hoc a été réalisée 4 ans après la dernière
inclusion de données de patients qui étaient vivants au moment de l’analyse
principale (…). Il est rendu compte dans le présent article de la survie à 120 mois et des évènements
indésirables graves tardifs.
Entre le 19 octobre 2006 et le 30 mars 2010, 743
patients ont été répartis au hasard dans les groupes, 347 pour recevoir le
traitement par radiothérapie seule et 369 pour recevoir le traitement par
radiothérapie et prise de goserelin. Au moment de la tombée des données, en
date du 12 mars 2019, la durée médiane de suivi était de 112 mois (Intervalle
Interquartile -IQR- 102-123). La survie sans progression à 120 mois était de
64% (Intervalle de Confiance [IC] - 95% 58-69) pour les patients recevant le
traitement radiothérapie + goserelin et de 49% (43-54) pour les patients traités
par radiothérapie seule (hazard ratio 0.54, 0.43-0.68 ; test logarithmique
par rangs stratifié p<0.0001). Deux
cas de cancers secondaires sont survenus depuis l’analyse principale, mais ils
n’ont pas été considérés comme liés aux traitements. Aucun décès lié aux
traitements n’est survenu.
La survie sans progression à 120 mois confirme les
résultats de l’analyse principale. La radiothérapie de rattrapage combinée à la
déprivation androgénique brève a significativement réduit le risque de
progression biochimique ou clinique et de mort en comparaison de la radiothérapie
de rattrapage seule. Les résultats de l’essai GETUG-AFU 16 confirment l’efficacité
de la déprivation androgénique + radiothérapie comme traitement de rattrapage
chez les patients dont les concentrations de PSA augmentent après
prostatectomie radicale pour traiter le cancer de la prostate. Christian Carrie,
MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 16
octobre 2019
Financement :
Ministère de la Santé de la République Française, AstraZeneca, La Ligue Contre
le Cancer, et La Ligue de la Haute Savoie
Source :
The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ
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