Micrographie d'un lymphome de Hodgkin des ganglions lymphatiques. On distingue la cellule de Reed-Sternberg, avec pour caractéristique d'être de grande taille, pourvue d'un cytoplasme amphiphile abondant, et d'être binucléée, chaque noyau comportant un nucléole acidophile entouré d'un halo. Source iconographique et légendaire: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hodgkin%27s_lymphoma_10X.jpg |
Le pembrolizumab est un médicament approuvé pour le
traitement du cancer avancé chez les adultes ; cependant, aucune
information n’est disponible, ni sur son innocuité, ni sur son efficacité chez
les patients pédiatriques. Notre but était d’établir la dose de pembrolizumab
administrable en phase 2 et son innocuité et activité antitumorale chez les
patients pédiatriques atteints de cancer avancé.
KEYNOTE-51 est un essai ouvert de phase 1-2 toujours en
cours à l’heure actuelle. Dans cette analyse intermédiaire, des
enfants âgés de 6 mois à 17 ans ont été recrutés dans 30 hôpitaux situés en Allemagne,
Australie, Brésil, Canada, Corée du Sud, Etats-Unis, France, Israël, Italie,
Royaume-Uni et en Suède. Les patients, atteints de mélanome ou d’une tumeur
solide ou lymphome confirmés de manière centralisée, PD-L1 positifs, récidivants
ou réfractaires, présentant un statut de rendement Lansky Play/Karnofsky de 50
ou plus, ont reçu du pembrolizumab par voie intraveineuse à une dose initiale
de 2 mg / kg toutes les 3 semaines. Les paramètres de pharmacocinétique et de
toxicité dose-limitante ont été utilisés pour établir la dose recommandable en
phase 2 ; ainsi, l’innocuité et l’activité antitumorale à ladite dose ont
été mesurés. Les critères principaux étaient la détermination des toxicités
dose-limitantes à la dose maximale administrée, l’innocuité et la tolérance,
ainsi que la proportion de patients présentant une réponse objectif au
pembrolizumab pour chaque type de tumeur selon les critères RECIST version 1.1 ou selon les Critères
Internationaux de Réponse des Neuroblastomes. L’innocuité et l’efficacité ont
été évalués chez tous les patients traités, ayant reçu au moins une dose de
pembrolizumab. Le compte rendu chez les patients atteints du lymphome de Hodgkin
classique récidivant ou réfractaire ont fait l’objet d’un compte rendu ultérieur.
(…). Cet essai est toujours en cours.
Sur les 863 patients dépistés entre le 23 mars 2015
et le 3 septembre 2018, 796 étaient atteints de tumeurs évaluables pour ce qui
est de leur expression de PD-L1 (278 [35%] étaient PD-L1 positifs) ; 155
patients éligibles ont été recrutés et 154 ont reçu au moins une dose de
pembrolizumab. La médiane d’âge était de 13 ans [Intervalle Interquartile - IQR
- 8-15]. La durée médiane de suivi était de 8.6 mois [IQR 2.15-16.4]. Aucune
toxicité dose-limitante n’a été rapportée en phase 1, et les concentrations plasmatiques
en pembrolizumab étaient consistantes avec celles rapportées chez les
adultes ; la dose recommandable en phase 2 a donc été établie à 2 mg / kg
toutes les 3 semaines. Sur les 154 patients traités, 69 ont présenté des
évènements indésirables de grade 3-5. (…). Deux patients sont décédés.
(…). Sur 15 patients atteints du lymphome de Hodgkin récidivant ou réfractaire,
deux ont présenté des réponses complètes et sept ont présenté des réponses
partielles ; ainsi, neuf patients ont obtenu une réponse antitumorale
objective (60.0%, Intervalle de Confiance [IC] 32.3-83.7). Sur 136 patients
atteints de tumeurs solides et d’autres lymphomes, huit présentaient une
réponse partielle (…) ; la proportion de patients obtenant une réponse
objective étant de 5.9% (IC 95% 2.6-11.3).
Le pembrolizumab a bien été toléré, et a présenté
une activité antitumorale encourageante chez les patients pédiatriques atteints
du lymphome de Hodgkin récidivant ou réfractaire, ces résultats étant
consistants avec ceux obtenus chez les adultes. Le pembrolizumab a montré une faible
activité antitumorale dans la majorité des types de tumeurs chez les enfants ;
et les réponses n’ont été observées que sur un petit nombre de tumeurs PD-L1
positives, suggérant que la seule expression de PD-L1 ne représente pas un
biomarqueur suffisant pour la sélection des patients pédiatriques susceptibles
de répondre aux inhibiteurs du point de contrôle de l’immunité PD1. Birgit
Georger, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en
avant-première, 4 décembre 2019
Financement : Merck Sharp & Dohme, une
filiale de Merck & Co.
Source : The Lancet
Online / Traduction et adaptation : NZ
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire