Myélogramme d'une personne atteinte d'un trouble myéloprolifératif. (NIH, 2017) Source: https://en.m.wikipedia.org/wiki/File:Myelogram_of_person_with_a_myeloproliferative_disorder.png |
La question de savoir si l’inflammation est
associée de manière indépendante au développement de la mutation JAK2V617F
et du néoplasme myéloprolifératif reste à élucider. Nous avons testé l’hypothèse
selon laquelle un polymorphisme induisant une perte de fonction de IL6R (marquée par rs4537545) réduit le risque de mutation de JAK2V617F et de néoplasme
myéloprolifératif dans une étude de randomisation mendélienne.
Nous avons génotypé 107 969 Danois participant
à l’étude Copenhagen General Population Study pour le génotype IL6Rrs4537545,
où l’allèle T est associé à une signalisation altérée du récepteur de l’interleukine-6 et une diminution de l’inflammation. JAK2V617F, était examinée sur un
échantillon de 49 143 sujets. Nous avons poursuivi des investigations concernant
le risque de développement de la mutation JAK2V617F associé à IL6Rrs4537545 à l’aide
d’une analyse de régression logistique et concernant l’association entre IL6Rrs4537545
et le risque de néoplasme myéloprolifératif à l’aide d’une analyse de
régression de Cox.
36 871 individus étaient des non-porteurs, 52 500
hétérozygotes, et 18 598 hétérozygotes pour l’allèle T du génotype IL6Rrs4537545.
Parmi les 107 969 sujets, 352 ont été diagnostiqués d’un néoplasme
myéloprolifératif, et parmi 49 143 sujets, 62 étaient positifs pour JAK2V617F
(sur ces 62 sujets, 46 avaient reçu le diagnostic de néoplasme
myéloprolifératif). En comparaison des non-porteurs, les rapports de cotes - ajustés
pour l’âge et le sexe - de risque de JAK2V617F étaient de 0.55 (Intervalle
de Confiance [IC] 95% 0.32-0.94) chez les hétérozygotes, 0.51 (0.24-1.12) chez
les homozygotes, 0.54 (0.33-0.89) chez les porteurs, et 0.66 (0.45-0.96) par
allèle T. En comparaison des non porteurs les rapports de cotes - ajustés pour
l’âge et le sexe – de risque de néoplasme myéloprolifératif étaient de 0.82 (IC
95% 0.64-1.02) chez les hétérozygotes, de 0.65 (0.47-0.91) chez les
homozygotes, 0.77 (0.63-0.96) chez les porteurs, et 0.81 (0.70-0.94) par allèle
T. Les associations étaient observées pour la polycythémie vera et la
myélofibrose, et pour le néoplasme myéloprolifératif positif pour JAK2V617F.
Un polymorphisme induisant une perte de fonction
chez IL6R réduit le risque de mutation JAK2V617F et de néoplasme
myéloprolifératif. Cette découverte soutient la thèse selon laquelle l’inflammation
demeure un facteur de risque indépendant de la mutation JAK2V617F et pour le néoplasme
myéloprolifératif ; elle indique que les thérapies visant à bloquer la
signalisation du récepteur à interleukine 6 pourrait empêcher ou retarder la
progression du néoplasme myéloprolifératif. Kasper Mønsted Pedersen, et al, dans EClinicalMedicine
– The Lancet, publication en ligne en avant-première, le 19 février 2020
Financement : Fondation Karen Elise Jensen
Source : The
Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ
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