Microphotographie à fort grossissement montrant l'inflammation du gros intestin. (...). Source iconographique : https://fr.wikipedia.org/wiki/Maladie_inflammatoire_chronique_de_l%27intestin |
Les options de traitement biologique sont limitées pour les enfants atteints de colite ulcéreuse. Le but de cette étude était d'évaluer l'innocuité et l'efficacité de l'adalimumab chez les enfants atteints de rectocolite hémorragique modérée à sévère.
L'étude ENVISION I en double aveugle a été réalisée dans 24 hôpitaux situés
dans dix pays différents. Des enfants (4-17 ans) atteints de rectocolite
hémorragique modérée à sévère, non réduite malgré l’administration de doses
stables d’un traitement concomitant par corticostéroïdes oraux ou
immunosuppresseurs ont été inclus. Selon le schéma d’étude original, les
patients ont été randomisés à l’aide d’un système de réponse vocale interactif
(IVRS) pour recevoir soit l'adalimumab d'induction à haute dose (2,4 mg/kg
[maximum 160 mg] aux semaines 0 et 1) ou l'induction à dose standard d’adalimumab
(2,4 mg/kg à la semaine 0 et placebo à la semaine 1); les deux groupes recevant
1,2 mg/kg (maximum 80 mg) à la semaine 2 et 0,6 mg/kg (maximum 40 mg) aux
semaines 4 et 6. Les patients présentant une réponse partielle selon score Mayo
(PMS) à la semaine 8 (définie comme une diminution de deux points ou plus et
une diminution ≥ 30 % par rapport à la valeur initiale du PMS) ont été assignés
au hasard (2:2:1) - à l’aide de IVRS - pour recevoir soit l'adalimumab comme
traitement d'entretien à forte dose (0,6 mg/kg par semaine), soit l’adalimumab
à dose standard comme traitement d'entretien (0,6 mg/kg toutes les deux
semaines) ou le placebo jusqu'à la semaine 52 (l'assignation aléatoire au
groupe placebo a été interrompue à mi-essai, tout comme la randomisation dans
la phase d'induction avec tous les patients suivants recevant l'adalimumab
d'induction à haute dose en ouvert).
Les critères d'évaluation principaux étaient la proportion de patients en rémission selon le PMS à la semaine 8 (population en intention de traiter [ITT]-E, à l'exclusion des patients qui n'avaient pas été randomisés dans la phase d'induction) et ceux des patients qui étaient en rémission complète selon le score Mayo (FMS) à la semaine 52 des répondeurs au cours de la semaine 8 selon le score PMS (population ITT-E d'entretien [mITT-E]), pour lesquels le groupe adalimumab mutualisé (patients ayant reçu une dose élevée ou une dose standard d'adalimumab) et les groupes de doses individuelles ont été comparés aux taux de placebo externes chez l'adulte. Nous rapportons les résultats de l'analyse de confirmation finale.
93 enfants ont été recrutés entre le 13 octobre 2014 et le 5 septembre 2018 pour l'étude principale (77 [83 %] ont été randomisés [en double aveugle] pour recevoir l'adalimumab d'induction à dose élevée ou à dose standard ; 16 [17 % ] ont reçu de l'adalimumab d'induction à haute dose en ouvert après modification du schéma de l'étude). À la semaine 8, 74 (80 %) enfants qui répondaient au traitement selon le PMS ont poursuivi la période d'entretien du traitement. 62 (84 %) patients ont été randomisés pour recevoir un traitement d'entretien à dose élevée ou à dose standard d'adalimumab ; 12 patients (16 %) ont reçu un placebo. Chez les patients de la population ITT-E qui ont été randomisés pour recevoir l'adalimumab d'induction à haute dose, une proportion significativement plus élevée de patients étaient en rémission selon le score PMS à la semaine 8 (28 [60 %] sur 47) par rapport au placebo externe (19,8 % ; p=0,0001). 13 (43%) des 30 patients du groupe adalimumab d'induction à dose standard étaient en rémission selon le score PMS à la semaine 8 versus un taux placebo externe de 19,8%, mais cette différence n'était pas significative (p=0,38). De même, une rémission selon le score SFM à la semaine 52 chez les enfants qui répondaient selon le score PMS à la semaine 8 a été rapportée chez une proportion significativement plus élevée de patients de la population mITT-E qui ont reçu une dose d'entretien élevée d'adalimumab (14 [45%] des 31 patients) par rapport à un placebo externe à semaine 52 (18,4 % ; p=0,0001). Neuf (29 %) des 31 patients du groupe d'entretien à dose standard d'adalimumab étaient en rémission selon le score SFM à la semaine 52 contre un taux de placebo externe de 18,4 %, mais cette différence n'était pas significative (p=0,38). Les taux de rémission dans les groupes adalimumab regroupés étaient significativement meilleurs par rapport au placebo externe (rémission selon le score PMS à la semaine 8 : 41 [53 %] sur 77 patients ; p<0,0001 ; rémission selon le score SFM à la semaine 52 : 23 [37 %] sur 62 patients ; p=0,0001). 21 (23 %) des 93 patients de l'étude principale ont présenté au moins un événement indésirable grave lié au traitement au cours de toute exposition à l'adalimumab. Les événements indésirables les plus fréquents étaient les maux de tête, l'anémie et les poussées de rectocolite hémorragique pendant la période d'induction et les poussées de rectocolite hémorragique, les maux de tête et la rhinopharyngite pendant la période d'entretien.
Des taux de rémission et de réponse cliniquement significatifs ont été rapportés chez les enfants ayant reçu de l'adalimumab dans cette étude. Aucun nouveau signal de sécurité n'a été observé, suggérant que l'adalimumab est une option de traitement efficace et sûre pour les enfants atteints de rectocolite hémorragique modérée à sévère. Prof Nicholas M Croft, MBBS, et al, dans The Lancet Gastroenterology & Hepatology, publication en ligne en avant-première, 18 juin 2021
Financement : Abbvie
Source : The Lancet
Online / Préparation post : NZ
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