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La clôture du sommet du G7, en date du 13 juin 2021, a donné lieu à de nombreux engagements en faveur de la préparation à une pandémie. Bien que ces engagements aient été formulés en des termes insipides ; ce à quoi on pouvait s’attendre dans le cadre de ce type d'événement, ils sont le résultat d’un cheminement qui, espérons-le, mènera aux niveaux de préparation nécessaires depuis des années. Il est également heureux qu'outre les déclarations sur la pandémie de COVID-19 et les futures pandémies, les dirigeants du G7 aient reconnu que la résistance aux antimicrobiens fait partie des principales menaces pour la santé auxquelles le monde est confronté. Mais il est raisonnable d'être un peu sceptique, car ces engagements sont familiers à ceux qui se souviennent du sommet du G7 en 2016. À l'époque, les dirigeants du G7 avaient exprimé leur engagement « à prendre le leadership pour renforcer la réponse aux urgences de santé publique et à la résistance aux antimicrobiens ».
Le communiqué de 2021 frappe les esprits d’un ton précis en déclarant qu'à partir de maintenant, les efforts pour vacciner le monde contre le COVID-19 seront intensifiés et que des structures bien cadrées seront créées pour renforcer les défenses contre les menaces sur la santé. Parmi les résolutions adoptées figurent les améliorations des « systèmes d'alerte précoce ». Une pièce maîtresse de ces systèmes sera le hub de l'OMS pour le renseignement sur les pandémies et les épidémies exploré par Vijay Shankar Balakrishnan dans la section Actualités de ce numéro*.
Depuis le début de la pandémie, de nombreux appels ont été lancés, pour donner la priorité à la surveillance, y compris dans les pages de The Lancet Microbe ; il est donc très bienvenu de voir que la surveillance est entrée dans le courant dominant. Comme dit le proverbe, prévenu est prévenu. Concernant plus particulièrement le SRAS-CoV-2, le communiqué comprend un engagement des pays du G7 à « renforcer la surveillance mondiale et le séquençage génomique, ainsi que le partage rapide des informations nécessaires pour permettre la détection rapide nécessaire et la lutte contre le virus et ses variants émergents ». Des rencontres ultérieures plus importantes seront nécessaires (comme le sommet du G20 en octobre) pour faire de cette entreprise un engagement plus global. Les pays du G7 se sont fixés pour objectif de séquencer et de partager sur les bases de données existantes au moins 10 % de tous les nouveaux échantillons positifs de COVID-19 pendant la « phase pandémique », mais on ne sait pas ce qui définira la fin de cette phase.
Il est rassurant de constater que la résistance aux antimicrobiens continue d'être reconnue comme une menace majeure pour la santé par les dirigeants du G7. Mais, comme déjà noté, la résistance aux antimicrobiens a déjà fait son chemin dans ces communiqués sans aucun résultat matériel. La confiance que la mention de la résistance aux antimicrobiens conduira à un résultat tangible est encore diminuée par l'absence de plans spécifiques liés à cette question. Comme le monde l'a découvert avec la préparation à une pandémie, ce n'est que lorsque les conséquences nous sautent aux yeux que des mesures énergiques sont prises.
Le communiqué comprend une approbation de la Déclaration sur la santé de Carbis Bay du G7, qui détaille les actions visant à « garantir que tous les pays sont mieux équipés pour prévenir, détecter, répondre et se remettre des crises sanitaires ». La première de ces actions est le renforcement de l'approche One Health en matière de prévention et de préparation. Malgré les arguments réapparus sur l'origine du SRAS-CoV-2, les animaux sauvages continueront d'être la source écrasante de nouveaux agents pathogènes à potentiel pandémique.
Tout au long du communiqué et de la Déclaration sur la santé, les mots multilatéral et transparent envoient manifestement et à juste titre un message aux autres nations. De nombreuses ripostes aux flambées épidémiques survenues au cours des dernières années ont été initialement entravées par un manque de transparence. Ce manque de transparence visait en partie à éviter la stigmatisation, mais aussi à éviter de détourner l'autorité nécessaire au pilotage d’actions visant à relever d’autres défis nationaux. Le plan est de renforcer le rôle de l'OMS dans la préparation et la riposte aux pandémies conformément à une résolution prise lors de la 74ème Assemblée mondiale de la Santé en mai. S'il existe un véritable engagement en faveur de la coopération mondiale, alors l'ambition d'éviter une pandémie à l'échelle de COVID-19 pourrait se réaliser.
Seul le temps nous dira si ces engagements se transformeront en mécanismes concrets pour prévenir et contrer les futures pandémies. Les actions passées en matière de préparation à une pandémie n'ont manifestement pas réussi à répondre aux exigences de la pandémie actuelle, en partie parce que le risque d'un événement de l'ampleur de la pandémie de COVID-19 était considéré comme lointain ou hypothétique par les dirigeants nationaux, qui, malgré leurs engagements passés, avaient jusqu’à présent axé leurs efforts sur les priorités à court terme. La pandémie actuelle restera probablement dans l'esprit de nombreuses personnes pendant quelques années, laissant espérer que les engagements cette fois-ci conduisent à une véritable préparation. Rédacteurs de The Lancet Microbe, publication en ligne le 1er juillet 2021
*The Lancet Microbe, Vol. 2, N°7, 1er juillet 2021
Source : The Lancet Online
/ Préparation post : NZ
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