Obstruction d'une bronche majeure par un cancer du poumon: vue bronchoscopique. Source iconographique et légendaire: https://fr.wikipedia.org/wiki/Cancer_du_poumon#/media/Fichier:BroCaLiOL.jpg |
L'icotinib a apporté des bénéfices en termes de survie aux patients atteints d'un cancer du poumon non à petites cellules (CBNPC) avancé, au récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR) muté. Notre objectif était de comparer l'icotinib à la chimiothérapie chez les patients atteints d'un CPNPC de stade II-IIIA muté EGFR après résection complète de la tumeur. Nous rapportons ici les résultats de l'analyse intermédiaire planifiée de l'étude.
Dans cet essai de phase 3 multicentrique, randomisé, en ouvert, réalisé dans 29 hôpitaux en Chine, les patients éligibles étaient âgés de 18 à 70 ans, avaient un CBNPC de stade II-IIIA confirmé par histopathologie, avaient subi une résection complète jusqu'à 8 semaines avant la randomisation, étaient naïf de traitement, et avait confirmé une mutation d'activation dans l'exon 19 ou l'exon 21 du gène EGFR. Les participants ont été répartis au hasard (1:1) à l’aide d’un système de réponse interactif en ligne pour recevoir 125 mg d'icotinib par voie orale trois fois par jour pendant 2 ans ou quatre cycles de 21 jours de chimiothérapie intraveineuse (vinorelbine 25 mg/m2 les jours 1 et 8 de chaque cycle plus 75 mg/m2 de cisplatine le jour 1 de chaque cycle pour l'adénocarcinome ou le carcinome épidermoïde ; ou 500 mg/m2 de pemetrexed plus 75 mg/m2 de cisplatine le jour 1 toutes les 3 semaines pour le carcinome non épidermoïde). Le critère d'évaluation principal était la survie sans maladie évaluée dans l'ensemble d'analyse complet. Les critères d'évaluation secondaires étaient la survie globale évaluée dans l'ensemble d'analyse complet et l'innocuité évaluée chez tous les participants ayant reçu le médicament à l'étude.
Entre le 8 juin 2015 et le 2 août 2019, 322 patients ont été randomisés pour recevoir de l'icotinib (n=161) ou une chimiothérapie (n=161) ; l'ensemble d'analyse complet comprenait 151 patients dans le groupe icotinib et 132 dans le groupe chimiothérapie. Le suivi médian dans l'ensemble d'analyse complet était de 24,9 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 16,6–36,4). 40 (26 %) des 151 patients du groupe icotinib et 58 (44 %) des 132 patients du groupe chimiothérapie ont eu une rechute ou sont décédés. La survie médiane sans maladie était de 47,0 mois (Intervalle de Confiance [IC] 95 % 36,4-non atteint) dans le groupe icotinib et de 22,1 mois (16,8-30,4) dans le groupe chimiothérapie (rapport de risque stratifié [HR] 0,36 [IC 95 % 0,24-0,55] ; p<0,0001). La survie sans récidive à 3 ans était de 63,9 % (IC 95 % 51,8–73,7) dans le groupe icotinib et de 32,5 % (21,3–44,2) dans le groupe chimiothérapie. Les données de survie globale (…) révèlent 14 (9 %) décès dans le groupe icotinib et 14 (11 %) décès dans la chimiothérapie. Le HR pour la survie globale était de 0,91 (IC à 95 % 0,42–1,94) dans l'ensemble d'analyse complet. Des événements indésirables graves liés au traitement sont survenus chez deux (1 %) des 156 patients du groupe icotinib et 19 (14 %) des 139 patients du groupe chimiothérapie. Aucune pneumonie interstitielle ou décès lié au traitement n'a été observé dans les deux groupes.
Nos résultats suggèrent que par rapport à la chimiothérapie, l'icotinib améliore significativement la survie sans maladie et présente un meilleur profil de tolérance chez les patients atteints d'un CBNPC de stade II-IIIA muté EGFR après résection complète de la tumeur. Prof Jianxing He, et al, dans The Lancet Respiratory Medicine, publication en ligne en avant-première, 16 juillet 2021
Financement : Betta Pharmaceuticals
Source : The Lancet Online
/ Préparation post : NZ
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