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Modèle d'activation de l'astroglie dans la maladie d'Alzheimer. Copyright: Elsevier Ltd |
Les astrocytes, également appelés, astroglie,
maintiennent l’homéostasie du cerveau en fournissant un support trophique et métabolique
aux neurones. Ils recyclent les neurotransmetteurs, stimulent la
synaptogénèse et la neurotransmission synaptique, participent à la composition
de la barrière hémato-encéphalique, et soumettent à régulation la circulation sanguine
régionale. Bien que les astrocytes soient connus depuis plus d'un siècle pour leurs
altérations morphologiques visibles en cas de maladie d’Alzheimer, la recherche demeure centrée sur les aspects neurologiques. Des faits
de plus en plus nombreux suggèrent que ces changements morphologiques sont le
reflet des altérations fonctionnelles propres à cette maladie.
Des études génétiques indiquent que le risque de développer
une maladie d’alzheimer à début tardif, la forme la plus commune de la maladie, affectant les patients âgés de 65 ans et plus, est associée avec des gènes (c’est-à-dire
les gènes APOE, APOJ, et SORL) qui sont
principalement exprimés par les cellules gliales (c’est-à-dire les astrocytes,
la microglie, et les oligodendrocytes). Cet éclairage a provoqué une réorientation
de la recherche, « délaissant » les neurones, au profit des cellules
gliales et de la neuroinflammation.
Des études moléculaires réalisées chez des
modèles de rongeurs de laboratoire, suggèrent une contribution directe des
astrocytes pour ce qui est des processus neuroinflammatoires et neurodégénératifs
causés par la maladie d’Alzheimer ; cependant, ces modèles ne miment la
pathologie humaine que de manière imprécise, du fait que les astrocytes chez
les rongeurs diffèrent considérablement des astrocytes humains quant à leur
morphologie, leur fonctionnalité et leur expression génique. Des études in
vivo utilisant des cellules souches dérivées d’astrocytes humains permettent l’exploration
de la maladie chez les humains et fournissent des éclairages pour ce qui est des
contributions neurotoxiques ou protectrices de ces cellules à la pathogénèse de
cette maladie. Les premières tentatives de développement de biomarqueurs des
astrocytes et de thérapies commencent, à l’heure actuelle.
Des techniques transcriptomiques au niveau de la
cellule unique permettent le suivi in
situ d’astrocytes pris individuellement et fournissent la granularité
nécessaire à la description des états cellulaires sains et pathologiques, à
différents stades de la maladie d’Alzheimer. Du fait des différences entre l’astroglie
chez les rongeurs de laboratoire et l’astroglie chez les êtres humains, les
études sur modèles de cellules chez l’homme peuvent s’avérer cruciales, de ce
point de vue. Bien que des analyse de transcriptomique effectuées sur des
cerveaux humains post-mortem permettent de faire évoluer les connaissances de
cette pathologie, elles ne fournissent que des instantanés d’une réalité
dynamique. D’ailleurs, des travaux effectués sur astrocytes humains obtenus à
partir de cellules souches et exposées à des conditions pathologiques dans des
cerveaux de rongeurs ou sur culture de cellules sont nécessaires à la
compréhension du rôle de ces cellules dans la pathogénèse de la maladie d’Alzheimer.
Ces études mèneront à l’identification de nouveaux biomarqueurs et, espère-t-on,
à la mise au point de nouveaux médicaments pour faire face à cette maladie. Amaia
M Arranz, PhD, dans The Lancet Neurology, publication en ligne en
avant-première, 19 février 2019
Source iconographique, légendaire et rédactionnelle :
The Lancet Online / Traduction et
adaptation : NZ