Total des pages vues

Affichage des articles dont le libellé est démence à corps de Lewy. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est démence à corps de Lewy. Afficher tous les articles

lundi 4 novembre 2013

Pimavanserin pour le traitement des troubles psychotiques liés à la maladie de Parkinson: étude de phase 3, randomisée et contrôlée par placebo

Région cérébrale qui dégénère dans la maladie de Parkinson. Trois corps de Lewy (l'un situé au centre, très caractéristique) qui confirment le diagnostic de la maladie de Parkinson. C'est dans ces corps que l'on trouve du fer et de l'aluminium en quantité anormalement élevée.
Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/thematiques/neurosciences-sciences-cognitives-neurologie-psychiatrie/dossiers-d-information/maladie-de-parkinson
Environ 10 millions de personnes sont atteintes de la maladie de Parkinson dans le monde, 50% de ces personnes montrent des troubles psychotiques liés leur pathologie primaire (The Lancet Online, une de page d'accueil, 4 novembre 2013)
Les troubles psychotiques liés à la maladie de Parkinson qui comprennent notamment hallucinations et délires, sont fréquents et ont des effets invalidants chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Notre but était d’étudier la sécurité et l’efficacité de la pimavanserin, un agoniste inverse sélectif du récepteur à sérotonine 5-HT2A dans cette population.

Pour notre étude randomisée, en double aveugle et contrôlée par placebo d’une durée de 6 semaines, nous avons recruté des adultes (âge ≥ 40 ans) atteints de troubles psychotiques liés à la maladie de Parkinson. Les traitements antipsychotiques n’étaient pas autorisés pendant cette étude, par contre, traitement antiparkinsonien contrôlé ou stimulation cérébrale profonde étaient autorisés. Les patients éligibles ont été soumis à une phase préalable non pharmacologique de l’étude d’une durée de 2 semaines afin de limiter la réponse placebo, puis, ils ont été répartis de manière aléatoire (1:1) pour recevoir pimavanserin (40 mg/jour) ou placebo. Le résultat principal relevé était le bénéfice antipsychotique, mesuré par une échelle indépendante d’évaluation des symptomes positifs de la maladie de Parkinson (SAPS-PD) chez tous les patients qui avaient reçu au moins une dose du médicament à l’étude; ils ont été soumis à une mesure de SAPS-PD à la ligne de base et au moins une mesure de SAPS-PD de suivi. Nous avons mesuré sécurité et tolérance chez tous les patients qui avaient reçu au mois une dose du médicament à l’étude. (…).

Entre le 11 août 2010 et le 29 août 2012, nous avons réparti 199 patients de manière aléatoire dans les groupes de traitement. Pour les 90 patients recevant le placebo et les 95 patients recevant la pimavanserin inclus dans l’analyse primaire, des baisses de -5,79 et de -2,73 du score SAPS-PD respectivement (différence -3,06 ; Intervalle de Confiance [IC] 95% -4,91 à -1,20 ; p=0,001 ; score de Cohen : 0,50) ont été relevées. Dix patients du groupe pimavanserin ont quitté l’étude du fait d’un événement indésirable (quatre du fait d’un trouble psychotique ou d’une hallucination dans les dix jours suivant l’initiation de l’étude versus deux dans le groupe placebo). La pimavanserin a été globalement bien tolérée, sans problèmes particuliers de sécurité ou aggravation des fonctions motrices.

La pimavanserin pourrait montrer un bénéfice chez des patients atteints de troubles psychotiques liés à la maladie de Parkinson, pour lesquels il n’existe que peu d’autres options de traitement. La conception de l’essai utilisé dans cette étude, spécifiquement adaptée à la gestion de la réponse placebo, pourrait être applicable à d’autres études concernant des pathologies neuropsychiatriques.  Jeffrey Cummings MD, dans The Lancet, publication en ligne en avant – première, 1er novembre 2013

Financement : ACADIA Pharmaceuticals

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mercredi 3 avril 2013

Statut de maladie neurodégénérative et examens post mortem dans le trouble du comportement en sommeil paradoxal (TCSP): étude observationnelle de cohorte

Exemples d'hypnogrammes.
A: patient très somnolent et très déprimé - (sommeil lent profond très augmenté/sommeil paradoxal subnormal).
B: patiente très somnolente et modérément déprimée - (sommeil paradoxal augmenté/sommeil lent profond subnormal)
In Médecine du Sommeil Volume 10, Issue 1, January-March 2013, Pages 19 - 28
Source:  http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1769449312002397

Nous avons postulé que le trouble du comportement en sommeil paradoxal (TCSP) représente la phase prodromique de la démence à corps de Lewy ; et qu’à l’aide d’un suivi suffisant, la plupart des cas de maladie de Parkinson ou démence à corps de Lewy pourraient être de fait ainsi diagnostiqués et identifiés avec certitude.

Des patients issus d’une cohorte de sujets atteints de TCSP ont été recrutés entre 1991 et 2003, ayant précédemment été objet d’études en 2005, ont été suivis pendant une période additionnelle de 7 ans. Dans cette cohorte originale, nous avons cherché à identifier la nature et la fréquence de syndromes neurodégénératifs émergents, diagnostiqués par des critères cliniques standard. Nous avons évalué les taux de survie sans maladie neurodégénérative par la méthode de Kaplan-Meier. Nous avons par la suite  étudié les sujets dont le diagnostic, effectué par imagerie du transporteur de dopamine, échographie transcranienne, et tests olfactifs, était strictement identifié comme TCSP. Nous avons effectué une étude neuropathologique chez trois patients décédés pendant la période de suivi, et sur lesquels avaient été posés les diagnostics de maladie de Parkinson ou de démence à corps de Lewy avant leur décès.

Sur les 44 participants issus de la cohorte d’origine, 36 (82%) avaient développé un syndrome neurodégénératif au moment de l’évaluation de 2012 (16 patients étaient diagnostiqués avec maladie de Parkinson, 14 patients avec démence à corps de Lewy, un avec atrophie multisystématisée, et cinq avec troubles cognitifs légers). Les taux de survie sans présentation de pathologie neurologique à partir du diagnostic de TCSP étaient de 65,2% (Intervalle de Confiance – IC – 95% 50,9 à 79,5) à 5 ans, 26,6% (12,7 à 40,5) à 10 ans, et 7,5% (-1,9 à 16,9) à 14 ans. Des quatre sujets restants, appartenant à la catégorie « sans présentation de pathologie neurologique », et qui avaient subi examens de neuroimagerie et tests olfactifs ; tous les quatre ont montré une baisse de la captation de dopamine au niveau de son transporteur, un a montré une hyperéchogénécité de la substance noire par échographie transcranienne, et deux une altération des fonctions olfactives.  Chez trois patients, les diagnostics de maladie de Parkinson et de démence à corps de Lewy, établis avant le décès, étaient confirmés par examen neuropathologique montrant l’étendue des corps de Lewy dans le cerveau, et des agrégats de α-synucléine dans le système nerveux autonome  périphérique dans un cas. Chez ces trois patients, la perte neuronale et la pathologie de Lewy (corps et neurites de Lewy à α-synucléine) ont été trouvés dans les noyaux du tronc cérébral soumettant l’atonie du sommeil paradoxal.

La plupart des sujets atteints de TCSP de notre cohorte ont développé un trouble à corps de Lewy avec le temps. Les patients ne présentant aucune pathologie au suivi ont toutefois montré des marqueurs de facteurs de risque de développement à court terme  de maladie de Parkinson et de démence à corps de Lewy, comme la baisse de la liaison dopamine – récepteur striatale. Nos résultats indiquent que la plupart des patients diagnostiqués TCSP montrent, de fait, une phase prodromique de trouble à corps de Lewy. Le TCSP est donc le candidat pour l’étude des évènements précoces de cette phase prodromique, et pour les tests de stratégies de diminution ou d’interruption des processus neurodégénératifs. Dr Alex Iranzo MD et al, in The Lancet Neurology, Early Online Publication, 3 April 2013

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ