Métastase cérébrale de mélanome à mutation BRAFV600E https://commons.wikimedia.org/wiki/File:BRAF_V600E_mutant_melanoma.jpg |
Les traitements [encorafenib + binimetinib] et [encorafenib]
seul ont amélioré la survie sans progression en comparaison du vemurafenib chez
des patients atteints de mélanome à mutation BRAFV600 au cours de l’essai COLOMBUS. Ici, nous faisons
état des résultats relatifs au critère secondaire de survie globale.
COLOMBUS était un essai de phase 3 organisé en deux
phases, randomisé en ouvert, effectué dans 162 hôpitaux situés dans 28 pays.
Les patients éligibles étaient âgés d’au moins 18 ans, étaient atteints mélanome
cutané métastasé, ou d’un mélanome de primitif inconnu, porteurs des mutations BRAFV600E ou BRAFV600K, présentant un
rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0 ou 1 ; qui n’avaient
pas reçu de traitement contre leur pathologie au préalable ou qui avaient
progressé à la suite d’une immunothérapie de première intention. Au cours de la
phase I de l’étude, les patients étaient répartis au hasard (1:1:1) à l’aide d’une
technique de réponse interactive pour recevoir [encorafenib per os à raison de
450 mg une fois par jour + binimetinib per os à raison de 45 mg deux fois par
jour] (groupe encorafenib + binimetinib), [encorafenib per os à raison de 300
mg une fois par jour] (groupe encorafenib), ou [vemurafenib per os à raison de
960 mg deux fois par jour] (groupe vemurafenib). La randomisation était stratifiée
selon l’échelle la Commission Américaine Mixte sur la Stadification du Cancer (American Joint Committee on Cancer stage), le
rendement ECOG, et le statut de mutation BRAF.
Le critère principal d’évaluation de cet essai, à savoir la survie sans
progression chez des patients recevant [encorafenib + binimetinib] versus
patients recevant [vemurafenib] a déjà été l’objet d’un compte rendu publié.
Ici nous présentons l’analyse intermédiaire de survie globale (…). Les analyses
d’efficacité ont été effectuées sur population en intention de traiter.
La
phase 2 de l’étude a été initié à la requête de la Food and Drug Administration
américaine dans le but de mieux comprendre la contribution au bénéfice de survie du binimetinib pour
ce qui est de la thérapie combinée, en comparant [encorabenib 300 mg par jour +
binimetinib 45 mg deux fois par jour] avec [encorafenib 300 mg par jour] seul.
Les résultats de la phase 2 seront l’objet d’une autre publication,
indépendante de la présente publication.
Entre le 30 décembre 2013 et le 10 avril 2015, 577
patients sur les 1 345 dépistés ont été répartis au hasard pour recevoir
[encorafenib + binimetinib] (n=192), encorafenib (n=194), ou vemurafenib
(n=191). La durée médiane de suivi pour ce qui est de la mesure de survie
globale était de 36.8 mois (Intervalle de Confiance [IC] 95% 35.9-37.5). La
médiane de survie globale était de 33.6 mois (IC 95% 24.4-39.2) dans le groupe
[encorafenib + binimetinib] et de 16.9 mois (14.0-24.5) dans le groupe
vemurafenib (hazard ratio 0.61 [IC 95% 0.47-0.79] ; valeur de p sur test bilatéral < 0.0001). Les évènements
indésirables de grade 3 ou de grade 4 le plus communément rencontrés n’ont pas substantiellement
changé depuis le premier rapport ; ceux observés chez plus de 5% des
patients traités avec [encorafenib + binimetinib] étaient augmentation de la ɣ-glutamyltransférase
(18 [9%] patients sur 192), augmentation de la créatine phosphokinase (14
[7%]), et hypertension (12 [6%]) ; ceux observés chez les patients
recevant [encorafenib] seul, étaient érythrose palmo-plantaire (26 [14%] patients
sur 192), myalgie (19 [10%]), et arthralgie (18 [9%]) ; et avec
vemurafenib, l’évènement indésirable de grade 3 et 4 le plus communément
rencontré était arthralgie (11 [6%] patients sur 186). Un décès dans le groupe
combinaison de traitement a été imputé comme possiblement lié au traitement par
l’investigateur.
La combinaison d’encorafenib + binimetinib a produit
un bénéfice cliniquement significatif avec une bonne tolérance, comme le
montrent les améliorations sur la survie sans progression et la survie globale,
en comparaison du vemurafenib. Ces données suggèrent que la combinaison
[encorafenib + binimetinib] est amenée à devenir une option thérapeutique
importante chez les patients atteints d’un mélanome à mutation BRAFV600. Prof Reinhard Dummer, MD, et al, dans The Lancet Oncology,
publication en ligne en avant-première, 12 septembre 2018
Financement : Array
Biopharms, Novartis
Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ