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Cette figure souligne les évolutions successives de
la biodiversité en réponse liée directement ou indirectement aux changements climatiques
aux alentours du Cénozoïque (il y a 66 millions d’années). (i) Au cours du pic
de chaleur du Paléocène-Éocène (il y a environ 56 millions d’années), sont
survenues de grandes extinctions dans certains groupes d’animaux marins
(foraminifères benthiques), et un remarquable déplacement vers les pôles d’autres
groupes d'espèces vivantes (dinoflagellés, mammifères, reptiles, plantes), associé à un important
turn-over des espèces. (ii) Sous l’influence d’une tendance au refroidissement,
les hivers se sont rafraîchi d’au moins 4°C tout au long de la période Éocène-Oligocène,
conduisant à une extinction partielle des beaucoup de mammifères terrestres en
Europe et d’invertébrés marins, globalement. (iii) Beaucoup de plantes thermophiles se sont
déplacées vers le sud, conduisant vers leur extinction en Europe au cours du
refroidissement global au Miocène tardif. (iv) Plus de la moitié (52%) des
genres d’arbres des zones tempérées froides d’Europe n’ont pas survécu aux
cycles de glaciation à la fin du Pliocène. (v) Une mutation adaptative de l’hémoglobine
a permis aux mammouths de résister à des températures glaciales à des hautes
latitudes. (vi) Plus de 70% de la mégafaune générée aux Amériques et en
Australie, et 40% en Eurasie, surent soumises à extinction en un espace de
temps relativement bref (entre 5 000 et 10 000 ans) en co-concurrence
avec les changements climatiques et l’impact des civilisations humaines. (vii) Les
Plantes en Amérique du Nord en migré sur une distance comprise entre 450 km et
2 200 km en moins de 10 000 ans, sous l’influence d’un réchauffement
de 5°C. (…). Scénarios de l’évolution des températures dans le futur, du fait
de l’effet de serre : RCP 2.6, scénario le plus bénin et RCP 8.5, scénario
le plus extrême.
Temperature = Température
Millions of years Before Present = Millions d'Années avant le Présent
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La manière dont les espèces sur le plan individuel
et les écosystèmes de manière générale vont répondre aux futurs changements
climatiques constitue l’échantillonnage de questions les plus pressantes auxquelles
les écologistes ont à faire face. La dynamique de biodiversité du passé, comme
le montrent les archives paléontologiques, présente un large éventail de
réponses ; toutefois, il reste de nombreuses lacunes à combler. En particulier,
les rôles relatifs de l’adaptation évolutionnaire, de la plasticité phénotypique,
et la dispersion de schémas de promotion de survie au cours des périodes de
changements climatiques doivent encore être clarifiés. L’investigation des paléo-archives
offre de grandes opportunités de compréhension de l’évolution la biodiversité en
réponse aux changements climatiques dans le temps. Dans cette revue de littérature,
nous discutons des mécanismes par lesquels la biodiversité évolue face aux
changements environnementaux, et identifions les lacunes concernant le rôle de l’amplitude
des changements et de la tolérance aux changements. Nous soulignons également
les approches d’investigation adoptées, à la croisée des chemins entre la
paléoécologie, la génomique, les expériences et les modèles prédictifs qui
élucideront les processus par lesquels les espèces ont survécu aux changements
climatiques passés et permis les prédictions des futurs changements de la
diversité biologique. David Nogués-Bravo, et al, dans Trends in Ecology &
Evolution, publication en ligne en avant-première, 30 août 2018
Source iconographique, légendaire et rédactionnelle :
Science Direct / Traduction et
adaptation : NZ